Bill rêvait qu’il était lové dans un chaud cocon, qu’on lui massait le dos de la façon la plus délicieuse, déliant les nœuds et envoyant des frissons le long de son corps. Il bougea en même temps que la masse humide derrière lui, il se sentait si calme et en sûreté, niché ici. Il courba son corps, il devait sûrement flotter sur un nuage, ou dans les profondeurs de l’océan où personne ne pouvait le trouver.
Il laissa la chaude enveloppe l’étreindre, le ramenant plus près et s’y recroquevilla, se laissant complètement aller. « Mm, » murmura Bill, un sourire apparaissant sur ses lèvres. Il se sentait si bien, si chaud. Tout semblait lourd et lent.
Quand Bill entendit un gémissement bruyant, il se réveilla.
Il frotta ses yeux et nota qu’il était toujours dans son rêve. Il était niché contre un espace chaud, et il était nu.
Autre gémissement.
Bill commença à se rappeler. Il était tombé de sommeil, nu, avec Tom. Maintenant Tom était en train de frotter son pénis contre lui, ça glissait entre les cuisses de Bill. « Oh, mon dieu, » murmura Bill. Il regarda par-dessus son épaule. Tom était profondément endormi.
Bill comprit.
Il poussa son dos contre Tom, ouvrant sans gêne ses jambes, se détestant si fort mais il ne pouvait pas lutter contre. Le pénis de Tom avait l’air si bon entre ses cuisses, frottant ses testicules et glissant contre son fondement. Bill était déjà dur pendant son sommeil, son rêve l’avait excité et il avait besoin de se soulager.
Il enveloppa sa jambe autour de celle de Tom et se recroquevilla contre son frère, sentant la chaleur et la moiteur près du bas de son dos. Tom était si dur contre Bill, c’était la première fois qu’il pouvait vraiment le sentir. Il y avait déjà pensé, l’avait déjà imaginé, se touchant en y pensant, mais il ne l’avait encore jamais vraiment sentit. Les gémissements et grognements de Tom commencèrent à devenir plus désespérés et saccadés. Bill siffla alors que la main de Tom le serra fort, paume sur la poitrine de Bill. Bill abaissa son bras, encerclant le membre de son frère dans sa prise, bougeant avec lui.
Tom éjacula, son visage planté fermement entre les épaules nues de Bill. Bill sentit Tom bouger fortement, devenir raide, puis une giclée de liquide chaud couvrir son dos et ses fesses. Les yeux de Bill s’ouvrirent en grand. Tom venait juste de venir fortement sur lui.
« Qu’est-ce que… »
Bill regarda de nouveau par-dessus son épaule, sans voix. L’orgasme avait réveillé Tom. Bill était toujours mouvant, se frottant toujours dans le matelas, sentant le pénis de Tom frôler son dos. Tom commença à se retirer mais Bill agrippa son bras fermement. « Non, » dit fébrilement Bill. « Non, juste… reste une minute, putain. Ne dis rien, oh mon dieu. »
Tom se raidit, essayant de dégager son bras de Bill. « Bill, c’est foutrement… dingue, j’arrive pas à croire que j’ai- »
« Non, » dit de nouveau Bill, plus fort cette fois. Il s’écrasa plus fortement contre le lit, sentant la chaleur tordre ses entrailles. « Touche ma hanche, mon épaule – n’importe quoi. Tom… »
Tom acquiesça dans le dos de Bill et agrippa sa hanche. Bill était mou contre Tom, bougeant adorablement et émettant des petits sons de totale frustration. Il pouvait sentir Tom respirer chaudement derrière lui, il pouvait toujours sentir le sperme de Tom dans son dos, descendant vers son fondement entre ses fesses. Bill haleta, le souffle lourd et mordit sa joue. Il allait venir, fort.
« Bill, » vint la voix de Tom. « Bill, essaye…ça. »
Bill fronça ses sourcils et continua de se frotter, toujours à la recherche de son orgasme. Il se demandait ce que Tom avait voulu dire, jusqu’à ce qu’il le sente. Le doigt de Tom s’était infiltré entre ses cuisses et caressait juste derrière ses testicules. Le toucher était si délicat et subtil mais Bill cria bruyamment, jouissant directement après. Les draps lui collaient à la peau et il se mordit le doigt. Il était frissonnant, tremblant après Tom. Tom retira son doigt et Bill relâcha le bras de Tom. Il sentit Tom s’éloigner de lui, de l’autre côté du lit.
Ils restèrent allongés dans un silence totale, maladroit, sachant qu’ils avaient été trop loin. Bill ne regardait même pas Tom ; il se sentait honteux, il avait profité de la situation. Cependant, Tom l’avait touché. Il avait touché Bill dans un endroit intime sans même lui demander.
Bill glissa une main le long de sa cuisse, sentant sa délivrance collant contre sa peau. Il se sentait nu – ce qui était stupide, puisqu’il était nu. Mais il se sentait exposé, sale. Il se glissa sous les couvertures et les remonta pudiquement, contre son menton. Tom avait roulé sur le côté, loin de Bill.
« Merde, » dit doucement Tom. « Merde. »
« C’était bon, » répliqua Bill. Son visage était entièrement rouge. Il dégagea quelques cheveux de ses yeux, sentant quelques fines mèches coller contre son front. « Si foutrement bon. »
Tom se retourna et regarda Bill. Son visage était tendu, il avait l’air bouleversé. « Bill… c’est… »
« Je sais. »
« J’étais endormi, » dit rapidement Tom. « Comme toi. »
Bill fronça ses sourcils. « Ouais… On était endormis. »
« Ça n’a pas eu lieu »
« Pour sûr. » Le cœur de Bill se serra légèrement. Bien sûr qu’il savait que ce qui venait de se passer était vraiment mal sur plusieurs points, mais il avait aimé ça. Beaucoup. Cela confirmait juste à quel point il voulait son frère si fort. « Tom, peu importe. Ça ne se reproduira plus. »
« Bonne nuit, » dit Tom, tirant sur son haut le plus possible. « Bonne nuit. »
Bill toucha son dos humide. Tom était partout autour de lui, il se sentait si étourdi. « Tom, attend. »
« Bonne nuit. »
« Bonne nuit, » marmonna Bill.
Il se retourna et ferma ses yeux. La honte était en train de le tuer, mais pas autant que son envie de se frotter de nouveau contre Tom. Il voulait ramper sur son frère et s’écraser contre lui, branlant leur queue l’une contre l’autre, se frottant jusqu’à ce qu’il vienne encore.
Il était si honteux. Il se sentait sale, mauvais, peureux. Il ne pouvait plus se contrôler lui-même, plus maintenant.
**
Bill se coucha sur le côté, regardant Tom dormir. Il était quasiment huit heures et demie du matin, et il avait passé la majeure partie de la nuit éveillé. Il ne pouvait s’empêcher de penser à ce qui venait de se passer entre lui et son frère. Ils avaient jouit ensemble avant, beaucoup de fois, mais jamais comme ça. Ils ne s’étaient jamais touchés de façon si intime.
Tom ne dormait pas depuis une éternité mais Bill se sentait comme s’il le regardait depuis des heures. Il ne pouvait pas croire que Tom ait réussi à tomber dans un sommeil si profond après ce qu’il s’était passé.
Bill se pencha en avant et enleva une mèche de cheveux du visage de Tom. Ils étaient toujours dans différents stades de nudité – Bill était nu, Tom était à moitié nu. Bill n’arrivait pas à en être embarrassé.
Le réveil sonna et Tom bondit, se détournant et frappant la machine bippante avec le plat de sa main. Il s’assit et frotta son visage pendant un petit moment. Bill était toujours étendu, se sentant soudainement ridicule à cause de sa nudité ; il n’était même pas couvert par une couverture, il était simplement tourné sur le côté, les bras barrant sa poitrine.
« Putain, » murmura Tom. Il regarda sur le côté, étirant ses membres, et ses yeux glissèrent vers Bill. « Oh. »
« Coucou, » dit doucement Bill, ne bougeant pas d’un pouce.
« Depuis combien de temps t’es réveillé ? » Les yeux de Tom parcoururent le corps de Bill et remontèrent, ses joues se colorant de rose.
Bill sourit légèrement. « Pas très longtemps. »
« Tu n’étais pas en train de me regarder dormir ou un truc dans le genre ? Tu fais toujours ça. » Tom grimaça. « Toujours. »
« Un peu. » Bill ramena ses genoux à sa poitrine, les serrant fortement. Tom caressa la chevelure de Bill, juste assez tendrement pour que la caresse soit qualifiée d’erreur. La pièce était éclairée, fraîche. Autour d’eux gisaient une masse de draps et les vêtements de Bill, et la légère senteur de leurs corps.
Tom soupira et se glissa en arrière, sa tête reposant contre la tête de lit. Il lissa la couverture sur ses genoux, puis la tordit. Bill savait que son frère était en train de se rappeler. Il voulait tellement en parler. Tom regardait droit devant lui, les yeux dans le vague et cligna des yeux lentement. Il était en train de mordre sa lèvre, et son front était plissé.
« Tom ? » Bill ne put empêcher le mot de sortir de ses lèvres. Tom tourna la tête vers lui, son expression calme. « Tomi… Je… »
« On ferait mieux de se lever, » dit rapidement Tom, repoussant les draps de ses genoux. Ses cuisses dénudées apparurent et il grimaça, se penchant en avant et agrippant son boxer et l’enfilant. « On va être en retard, tu sais. »
Bill regardait, serrant toujours ses bras autour de lui, alors que Tom se déplaçait dans la chambre. Tom était en train de l’esquiver. Les rideaux s’ouvrirent et la chambre se remplit d’encore plus de lumière. Bill s’enroula en une petite boule, frissonnant légèrement. « Tomi, ferme ça. »
« Tu dois t’habiller, » répliqua Tom. « Vite. On a une séance photo, je crois. »
« C’est demain. »
« Oh. » Tom ne perdit pas une seconde. Il disparut dans la salle de bain et Bill s’assit lentement, fronçant les sourcils. Il enfila rapidement son jean et se glissa du lit, et suivit Tom dans la salle de bain. Tom était déjà sous la douche.
« Tom, » dit Bill, maintenant son jean. « Tom, hey. »
« C’est pour ? » La voix de Tom sonnait feutrée, étouffée. Bill détourna le regard. Il comprit que Tom était en train de se toucher en ce moment.
« Juste je… La nuit dernière, ce n’était pas si… » tenta Bill, se sentant embarrassé. « Quand on a- »
« Tais-toi, Bill, » interrompu Tom, respirant lourdement.
« Tu ne peux pas prétendre que ça ne s’est pas passé. »
« J’étais endormi, je ne sais pas ce qui s’est passé. »
« Tu m’as touché, » dit doucement Bill. « Quelque part où tu ne l’avais jamais fait avant. »
« Non, je ne l’ai pas fait. » Tom avait l’air borné, irrité. « Je dormais. »
« Je peux toujours te sentir sur moi, » dit Bill. Il toucha son bas du dos, le foutre de Tom de la nuit précédente avait séché là. « Je sais que tu es en train d’ôter le mien de toi. »
« Tais-toi. »
« Est-ce que je peux venir ? » demanda Bill. « Je promets que je ne… regarderai pas ou n’importe. »
Un silence provint de derrière le rideau de douche, et Bill sourit légèrement, sachant dans quelle position difficile était son frère. Bill laissa son jean choir au sol et fit quelques pas vers la douche. Il agrippa le rideau et le tira un peu sur le côté, juste assez pour entendre l’halètement de Tom.
« Non. »
Bill hocha négativement la tête et le tira un peu plus. Le bas du dos de Tom apparut dans son champ de vision, il était courbé vers l’avant et s’occupait de son érection. Bill s’avança jusqu’à lui et posa son front entre les omoplates de Tom. « Ne t’arrête pas, » murmura-t-il.
« Mais… » Tom regarda par-dessus son épaule, ses cheveux fouettant le visage de Bill.
« Je ne suis pas là, » répliqua Bill. Ses lèvres caressèrent la peau humide de Tom et Tom se crispa. Bill descendit sa main le long du dos de Tom et malaxa ses fesses, pressant son corps tout contre celui de Tom. Tom gémit légèrement et se crispa encore plus. Bill se recula. « Désolé. »
« Ne le sois pas… Juste… » Tom regarda encore et grogna, son corps frissonnant. « Ne le sois pas. »
Bill acquiesça de nouveau et laissa retomber ses bras le long de son corps. Il regarda le sol, au niveau des chevilles et des pieds de Tom. Il se sentait rejeté et stupide, mais il ne l’avait jamais autant voulu. Son pénis le tiraillait, ses testicules étaient si serrés que ses orteils se crispèrent. L’eau tombait entre eux et Bill se sentait gelé, fatigué.
Tom se tenait droit et il regarda de nouveau par-dessus son épaule. « T’en fais trop. »
« Ce n’est pas assez. »
« Ça doit l’être. »
Bill se recula et toucha de nouveau son bas du dos. Tom était partout sur lui, et il ne voulait pas que cela parte avec l’eau. Il se sentait blessé que Tom puisse l’effacer si vite de sa mémoire.
Bill quitta silencieusement la douche et s’engouffra dans le lit.
**
Bill passa le reste des semaines suivantes à éviter Tom. C’était malsain, pour tous les deux. La torture quotidienne était plus que ce que Bill pouvait endurer, surtout avec leur emploi du temps de tournée chargé.
De ce que Bill pouvait en dire, Tom passait la plupart de son temps à bosser sur la musique ou à sortir en boîte. Bill se sentait abandonné, complètement seul. Il n’avait même pas réellement Andreas ; il savait qu’il avait fait flipper son pote avec sa dérangeante confession.
Chaque jour pour Bill était pire et la distance de Tom rendait Bill dingue. Il ne pouvait même plus se toucher, il ne pouvait même plus se faire jouir. Ce qui avait toujours été une distraction plaisante avait tourné en une agonie non désirée. Le seul moyen qu’il avait pour calmer sa frustration était la scène. Il bougeait avec Tom, le frôlait, se mettait en scène avec son frère devant un public de quelques milliers de personnes.
Bill s’auto-torturait.
Il se retrouva un soir roulé en boule sur le canapé du salon du tourbus, fixant le mur. Tout le monde avait été se coucher plus tôt dans la soirée, ça avait été une longue journée épuisante remplie d’interviews, de séances photos, et certainement de trop de publicité. Bill aimait quand les choses allaient vite, mais il était fatigué. Il se sentait comme s’il allait tomber malade.
Bill s’avachit et rongea ses ongles. Il était entièrement éveillé, mais mort de fatigue en même temps. Son esprit était agité. Il n’arrivait pas à calmer la lourde sensation dans son ventre. Il souffrait d’attention, le genre d’attention qui devenait pire la nuit quand il était seul et excité.
Il se releva et s’étira, vacillant légèrement à cause du mouvement du bus. Il allait se coucher, il allait rester éveillé pendant encore deux heures, puis tomberait dans un léger, somnolant sommeil. Il se traîna vers sa couchette d’une façon non enthousiaste, tirant sur son tee-shirt serré. Quand il arriva près de la couchette de Tom il s’arrêta, écoutant. Il pouvait entendre la profonde, régulière, familière respiration. Cela calma Bill instantanément.
Il glissa et s’assit sur le sol dos contre le mur, serrant ses genoux contre sa poitrine. Il se sentait ridicule, assit devant la couchette de son frère. Ses yeux commencèrent à devenir lourds, la simple présence de Tom avait toujours eu un effet positif sur lui.
« Tomi, » murmura Bill, appuyant son dos en arrière. « Tomi, Tom. »
Bill se moqua presque de lui. Il se trouvait plutôt pathétique, et il ne pouvait rien y faire. Il avait besoin d’être près de Tom, il avait besoin de l’entendre. Il se rapprocha et agrippa le rideau, incertain de ses intentions.
Subitement, aussi soudain que le changement de direction du vent, la respiration s’arrêta, et Bill se raidit. Un bruissement vint de l’intérieur de la couchette de Tom puis, le rideau s’ouvrit lentement. Tom surgit, encore à moitié endormi.
« Bill ? »
« Pourquoi tu t’es réveillé ? » fut tout ce que Bill dit.
« Je me sentais bizarre, » répondit Tom. « Pourquoi es-tu… Qu’est-ce que tu fais ? »
Bill haussa légèrement ses épaules. « J’arrivais pas à dormir. »
« T’es toujours habillé, est-ce que t’as au moins essayé ? »
« Non. » Les oreilles de Bill semblaient bouillantes, il détourna le regard. « Non, je n’ai pas essayé. »
Tom hocha juste la tête et se recula, ouvrant ses draps. « Allez, viens-là. »
Bill releva un sourcil. « Vraiment ? »
« Ouais, vraiment. Viens. » Tom bailla. « Avant que je change d’avis et me rendorme. »
« Trou du cul. » Bill escalada et se glissa dans la couchette, alignant son corps à côté de celui de Tom. Ils étaient allongés face à face, ventre contre ventre. Leurs jambes s’entrelacèrent et même s’ils avaient déjà été plus proches que ça avant, Bill ne put s’empêcher de se sentir timide. Quelque chose dans leur position était si intime, ça le rendit euphorique.
« Est-ce que t’étais juste assis là, espérant que je ne note pas ton état dépressif ? » demanda Tom, souriant.
« Je n’étais pas en train de faire mon dépressif… »
« Si tu l’étais. » Tom donna une pichenette dans le nez de Bill et Bill rougit, esquivant le coup. Ils bougèrent en une position plus confortable, Tom enroulant ses bras autour de la taille de Bill et Bill se nichant contre Tom.
Leurs mentons se touchaient, ils partageaient quasiment le même souffle. Bill se sentait timide, minuscule dans l’étreinte de son frère.
« Ouais, » marmonna Bill. Il se recula un peu, mais Tom le serra juste encore plus fort. « Tu m’as manqué… tu sais. »
« Ouais, c’était bizarre, » dit doucement Tom. « T’étais passé où ? »
Bill voyait ce que Tom voulait dire. « Je pensais juste que c’était une mauvaise idée… »
« De me parler ? » Tom fronça les sourcils, enlevant quelques mèches de cheveux du visage de Bill. « C’est stupide. »
« Cette nuit, quand c’est arrivé, » dit Bill. Tom fit rapidement une grimace, et Bill soupira. « La ferme, Tom. »
« Rien ne s’est passé. »
« Si, c’est arrivé. » Bill retroussa son nez. « C’était tellement soudain, je n’avais même pas vraiment voulu… Je ne sais pas… comment me l’expliquer. »
« J’imagine que c’est juste… » Tom frôla la joue de Bill de son nez, son visage était si proche. « Cette chose est arrivée. »
« On est frères, ça n’aurait pas- »
« Ouais, on a déjà étudié la question »
« Je veux que tu m’embrasses, » dit Bill, très doucement. « Je veux que ça soit possible. »
Tom fit une pause et baissa le regard. « Je n’sais pas. »
« Ça ne dépend plus que de toi. J’ai déjà cédé, je m’en fiche. »
« Bien sûr que si que tu t’en préoccupes. »
Bill secoua négativement sa tête, il se sentait si chaud et bien. Il s’en fichait. Il voulait embrasser Tom, mais il ne voulait pas que ce soit lui qui le fasse. Tom ne semblait pas enclin à l’idée.
« C’est impossible, » dit finalement Tom, après un long silence.
Bill acquiesça lentement. Son cœur était brisé, il ne pouvait plus supporter ça à présent. « Je devrais partir, je suppose. »
Tom toucha la taille dénudée de Bill, sous son tee-shirt. Bill haleta et ancra ses yeux dans ceux de son frère. Les yeux de Tom étaient sereins, confiants. Bill abaissa sa main et la posa dans le dos de Tom. Tom portait juste son boxer et son corps était encore chaud de son sommeil, et Tom sentait le sommeil. Bill avait toujours pensé que Tom avait une vraie odeur distincte quand il dormait, ou quelque chose dans le style. Il l’inhala, fermant ses yeux et relaxant sa tête dans l’oreiller.
Puis il sentit de légères, humides lèvres contres les siennes et son cœur loupa un battement. Il n’ouvrit pas les yeux, bien sûr que c’était Tom. Il ne voulait pas l’effrayer, donc il s’abandonna juste dans le baiser, ouvrant légèrement sa bouche et expirant. Le baiser était chaud, exactement comme Bill l’avait imaginé. Il y pensait inlassablement, depuis le jour où il avait apprit ce qu’était un baiser entre amoureux. Tom l’embrassait de son plein gré, Bill savait que ce n’était pas une erreur, ou même un test.
Tom le voulait et si être jumeau signifiait quoi que ce soit, Bill put sentir leur désir mutuel naître entre eux et il s’investit passionnément dans le baiser, allant jusqu’à oser lécher les lèvres de Tom.
Quand ils se séparèrent, Bill était rouge et essoufflé. Il ouvrit ses yeux et vu son propre visage rougi, reflété par celui de Tom.
« J’avais envie de faire ça depuis si longtemps, » murmura Tom.
Bill sentit les lèvres de Tom sur les siennes, elles le firent presque reculer. Il poussa en avant et embrassa Tom, gardant ses yeux ouverts juste assez pour voir le visage de son frère. Les cils de Tom papillonnaient sur ses joues, chatouillant légèrement le visage de Bill. Le cœur de Bill gonflait dans sa poitrine, il ne pouvait pas croire que Tom était en train de l’embrasser. Il ne pouvait pas croire qu’il était en train d’embrasser Tom.
« Oh, » dit Bill, se reculant. « Tom, non. »
« Bill, ne fait pas ça. »
« Tom, » dit de nouveau Bill, sa lèvre inférieure tremblante. « C’est mal. »
« Je sais. » Tom toucha le visage de Bill, parcourant sa joue. « Juste encore… juste encore un baiser, ok ? »
« Jusqu’où ça va aller ? » Bill accepta la connexion entre leurs lèvres et il goûta Tom si intensément, ses orteils s’en crispèrent. Tom glissa sa langue dans la bouche de Bill, léchant juste derrière les dents de Bill. Bill frissonna et ouvrit subitement ses yeux, fermant sa bouche. « Tom. »
« Je ne sais pas, » dit Tom. « Je ne sais pas quand ça va s’arrêter. Peut-être que ça ne s’arrêtera pas. »
Bill fronça ses sourcils. « C’est putain de flippant. »
« J’ai besoin de toi, » marmonna Tom, tout contre la gorge de Bill. « Dis-moi que tu n’as pas besoin de moi. »
« Je n’peux pas, » dit faiblement Bill. Il se tortillait contre Tom, et leurs lèvres se rencontrèrent une nouvelle fois. Bill suça le piercing de Tom dans sa bouche et Tom gémit faiblement. Bill sourit légèrement, se laissant aller et se penchant en arrière. Tom suivit, le ramenant de nouveau tout contre sa poitrine.
« On devrait oublier ça. » Tom glissa une main le long du côté de Bill. « Ça s’arrête là, pas vrai ? »
« Tu peux ? » demanda Bill. « Moi pas. »
Tom grogna. « Pourquoi est-ce que tu dois être si… »
« Tes lèvres sont si bonnes, Tomi, » murmura Bill. « Elles sont si bonnes sur moi. »
« Elles sont faites pour toi. »
Bill trembla légèrement, il se sentait si heureux et honteux. Il le voulait, il le voulait depuis qu’il était petit. Il aimait Tom d’une façon qu’il savait que même les personnes profondément amoureuses ne ressentaient pas. Il n’y avait plus de déni possible, il ne pouvait plus se mentir à lui-même. Il en avait trop souffert.
« Ouais, ça s’arrête là, » dit doucement Bill. Il se dégagea de l’étreinte de Tom et s’assit. Tom le regarda, confus.
« Bill ? »
« J’ai besoin d’aller dans ma propre couchette, ceci est mal, » dit Bill. « Je te verrai demain matin. »
« Ça ne concerne pas que toi, » dit Tom. « Ça craint pour moi. »
« Ouais, t’es si torturé, » répliqua Bill, fronçant les sourcils. « Être capable de dormir et tout. Ça craint pour toi, Tom. »
Tom fixa juste Bill. « C’est stupide. »
« J’y vais. »
Tom agrippa la taille de Bill. « Ne fais pas l’idiot. »
« La ferme. »
« Bill. » Tom sourit légèrement. « Viens ici. »
« On est si mauvais l’un pour l’autre, » dit Bill. « C’est pas possible. »
« Arrête de déconner, » dit Tom, paraissant ennuyé. « Tu veux ou pas ? »
Bill secoua rapidement sa tête et quitta l’espace couchette aussi vite qu’il le put. Il ne s’arrêta pas de marcher jusqu’à ce qu’il soit de nouveau dans le salon, et ferma la porte derrière lui. Une grande partie de lui espérait que Tom ne le suive pas, mais une petite, sournoise part fut déçue quand Tom ne le fit réellement pas.
Bill s’assit sur le canapé et se rongea de nouveau les ongles. Il était complètement éveillé, il pouvait toujours sentir le goût de Tom sur ses lèvres. Il voulait retourner dans la couchette de son frère et continuer le baiser, voir jusqu’où ça pouvait aller. Son ventre se tordit à cette pensée.
Puis son portable vibra et indiqua un nouveau message.
Tiens-moi au courant quand tu sauras quoi faire. J’ai besoin de goûter tes lèvres une nouvelle fois. Fait chier, Bill.
Bill soupira, touchant sa lèvre inférieure.