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 Chapitre 2

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Chachouille
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Messages : 52
Date d'inscription : 13/02/2010

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MessageSujet: Chapitre 2   Chapitre 2 Icon_minitimeDim 14 Fév - 19:46

Ces dents effleurèrent la peau de Bill.

« Tu n'as pas dit 'vampires', hein? » demanda Bill, essayant de s'éloigner. Il appuya contre le torse de Tom et eut l'impression d'essayer de faire bouger un rocher. Il se figea quand il se rendit compte qu'il ne sentait pas de battement de coeur sous sa paume. Bill enleva ses mains et posa une paume tremblante contre son propre coeur, soupirant de soulagement en sentant le battement rapide sous ses doigts.

« Je ne t'ai pas transformé, si c'est ce que tu te demandes » dit Tom, son souffle chaud contre la gorge de Bill. « Je ne veux pas que tu perdes ton parfum. »

« Tu n'aurais pas récupéré mes lunettes de soleil par hasard? » dit Bill désespérément, souhaitant distraire ce mec une seconde, afin de pouvoir s'échapper.

Tom avait clairement d'autres choses en tête. Il souleva Bill un instant, l'éloignant du mur et le poussa au sol – le drap s'enleva – et se positionna au dessus de lui.

« Tu as failli mourir à cause d'elles » lui dit Tom, amenant ses poignets au dessus de sa tête. « Es-tu incroyablement matérialiste ou juste complètement stupide? »

« Hey! Tu ne sais pas par quoi je suis passé pour les avoir! Et vas-t-en de moi! A l'aide! Au viol! Au viol! » Il hurlait à plein poumons, sa voix s'éraillant.

« Arrête ça » soupira Tom. Il relâcha un des poignets de Bill et attrapa son menton à la place, l'obligeant à le regarder. « J'ai dit, arrête ça. »

Bill le frappa de sa main libre, continuant de crier.

« Arrête. ça. » Tom avait l'air frustré. Il plissa les yeux vers Bill. « Arrête. De. Faire. ça. »

Bill s'arrêta. « Pourquoi. Parles. Tu. Comme. ça. »

« C'est bizarre. » Tom lâcha enfin Bill et s'assit, regardant Bill de façon étrange. « La plupart des humains aurait succombé à mon pouvoir à ce stade là. Je me demande ce qui est si différent avec toi... » Il prit le menton de Bill à nouveau et tourna sa tête de gauche à droite, l'inspectant.

« Tom, t'as fini de torturer des gens? » Un homme ouvrit la porte et pénétra dans la pièce, l'air ennuyé. « Ooh, joli » dit-il, remarquant Bill.

Couinant, Bill fit de son mieux pour se cacher avec ses mains. « C'est bon! Je m'en fous que vous soyez des vampires ou des zombies ou des putains de dauphins, laissez-moi sortir d'ici putain! Et donnez-moi des vêtements! »

« Il est clairement bruyant cependant » grommela l'homme. Il repoussa ses cheveux blonds en arrière et dévisagea Tom. « Tu as vraiment besoin d'apprendre à gérer les humains. Tu as réveillé toute cette maudite maison. »

« Celui-là refuse d'être hypnotisé » soupira Tom, croisant les bras contre son torse. « Je ne sais pas pourquoi. Fais-toi plaisir, Andreas. »

Andreas roula des yeux. « Essaye peut-être d'être un peu plus sociable. » Il se tourna vers Bill et lui lança un sourire chaleureux. « Quel est ton prénom, beauté? »

« Bill » répondit Bill avec réticence. Il ne pouvait pas être mal poli avec quelqu'un qui l'appelait 'beauté', même si ce quelqu'un était un taré de suceur de sang.

« Tu vois? » lança Andreas à Tom.

« Ok, tu sais mon prénom » interrompit Bill. « Puis-je avoir mes vêtements s'il vous plait? Ou de nouveaux vêtements, puisque le mou du gland là-bas les a brûlé » lança-t-il amèrement à Tom.

Andreas éclata de rire sous le regard noir de Tom.

« Et après, j'aimerais partir » ajouta Bill. « Je dois vraiment rentrer à la maison. J'ai un poisson rouge, vous savez! »

« Tu ne vas nulle part » dit fermement Andreas. Il se tourna vers Tom. « Pourquoi l'as-tu sauvé au fait? »

« Hey! » Bill faillit taper du pied.

Tom l'ignora et regarda le blond. « Tu aurais dû voir comment Chakuza se nourrissait de lui. Je n'avais jamais vu un vampire mûr perdre le contrôle comme ça. J'ai moi-même goûté un peu... »

« Beuuuurk! » grinça Bill depuis son coin.

« Je n'avais jamais goûté quelque chose comme ça » continua Tom, comme si Bill n'avait pas fait de bruit. Il baissa sa voix et Bill dû tendre les oreilles pour l'entendre. « Incroyablement sucré. Complètement pur. »

« Pur du pêché de chair? »

« Oui, » les yeux de Tom se posèrent sur Bill, observant son corps de haut en bas et Bill sentit son visage rougir violemment.

Pour le moment Bill avait réussi à se faire une toge improvisée et se tenait debout indigné, fixant les vampires tour à tour. « Est-ce que quelqu'un pourrait me dire ce qui se passe, s'il vous plait?! Qu'est-ce qu'il a mon sang? Et bordel, pourquoi suis-je encore en vie? »

« Tom t'a sauvé » répondit simplement Andreas.

« Sans blague, Sherlock. » Andreas ne sembla pas remarquer l'insulte et Bill soupira, demandant : « Comment? »

« En te donnant son sang » dit Andreas comme si c'était la chose la plus évidente du monde.

Bill devint blanc et se souvint de la vue de Tom mordant son propre poignet – en y repensant, son poignet n'avait aucune cicatrice. « Oh, bon dieu, berk. S'il te plait, dis-moi que tu plaisantes. Oh, bon dieu, et si j'avais le SIDA? T'y as pensé à ça, mou du gland?! »

« Si tu m'appelles comme ça encore une seule fois... » grommela Tom. « Et tu n'as pas le SIDA » cracha-t-il avant que Bill ait une chance de parler. « Tu crois qu'une maladie humaine telle que celle-ci pourrait nous infecter? »

L'ignorant, Bill continua ; « Et même s'il m'a fait une transfusion sanguine ou quoique ce soit, pourquoi je n'ai aucune cicatrice? »

« Notre sang peut guérir un grand nombre de blessures et de maladies » dit fièrement Tom. « Une blessure par balle est bénigne. » Un rictus au visage, il ajouta : « J'ai simplement dû retirer la balle avant tout. »

« Conneries! Je suis à peu près sûr qu'elle m'ait passé au travers! » Bill lui lança un regard furieux.

Andreas rit joyeusement. « J'adore ce type! »

« Andreas, pourrais-tu aller chercher des vêtements pour Bill? » demanda lentement Tom. Il regardait Bill avec un mélange d'amusement et de curiosité. Bill était sur le point d'ouvrir la bouche pour dire à Andreas de ne pas le laisser avec ce pervers, mais Andreas partit si vite qu'il ne le vit même pas sortir. Quand la porte se ferma derrière lui, Tom était à nouveau sur Bill, le poussant à nouveau contre le mur.

« J'attends toujours un mot... » murmura Tom.

« ...Merci? » dit Bill après quelques instants.

Tom fit glisser une main sur ses côtes, lui arrachant un halètement et posa sa main sur le torse nu de Bill. « Très bien. »

« Merci de m'avoir sexuellement agressé plusieurs fois, enfermé dans un vieux sous-sol puant, brûlé des vêtements et des bottes qui m'ont coûté un bras et une jambe, et, ai-je mentionné l'agression sexuelle? » Bill repoussa sa main. « Maintenant, laisse-moi rentrer chez moi. »

« Tu es sourd? Tu ne pars pas. Tu ne peux pas partir. Pas maintenant que tu sais pour nous. »

« Ben, efface ma mémoire ou quelque chose comme ça! » Bill secoua la main. « Je m'en fous, je ne veux pas être impliqué dans vos affaires! »

« On n'arrive pas à t'hypnotiser. Il est impossible que je puisse contrôler tes souvenirs. » Tom secoua la tête. « Il n'y a pas d'issu. On ne peut pas prendre le risque que quiconque apprenne notre existence. Pourquoi crois-tu que j'ai tué Chakuza? Ce n'est pas la première fois qu'il merde comme ça, qu'il suce le sang des gens en publique. Ça devient trop dur d'effacer la mémoire de tous ces gens. »

« Alors tu lui as arraché la tête, qu'importe. Si tu me laisses partir, je jure de ne le raconter à personne. Vraiment, tu peux me faire confiance. En fait, si tu veux être sûr que je garderai ma bouche fermée, tu peux toujours me payer avec la collection d'automne de DSQUARED » Bill hocha vigoureusement la tête.

« De plus » continua Tom, comme si Bill n'avait pas parlé. « Tu es fascinant. Nous voulons te garder ici et t'étudier. Sans parler du fait que ton sang est... » son regard devint vague un instant. « C'est incroyable. Différent de tout ce que j'ai eu auparavant. Ça m'a rendu fort – plus fort que je ne le suis d'habitude. Ya pas moyen que je te laisse filer, pas maintenant que j'y ai goûté. »

Tom souleva Bill et le porta à l'épaule avant même que Bill ait eu une chance de lui dire à quel point ce qu'il venait de dire était dérangeant.

Tom bougeait comme s'il n'avait pas une personne d'un mètre quatre-vingt dix sur l'épaule et Bill prit un moment pour apprécier la façon dont les muscles de Tom bougeaient sous lui avant de commencer à pousser des cris d'indignation.

**

« Tiens. »

Bill attrapa la pile de vêtements, agrippant toujours le drap qui ne le couvrait qu'à peine. Il fixa Tom jusqu'à ce que celui-ci soupire et se retourne. Satisfait, Bill enfila les vêtements, remarquant qu'ils avaient l'odeur du vampire qui les lui avait donné.

« Je, euh... » Bill devint rouge, tripotant le bas de son tee-shirt. Il commença, une fois l'attention de Tom tournée vers lui ; « Ecoutes, je sais que je me plains beaucoup. Je veux dire, j'en ai le droit; tu m'as tripoté, m'as forcé à boire du sang, as brûlé mes vêtements et m'embête à un point inimaginable et je pense que tu es un vrai- »

« Bill » l'interrompit Tom, ennuyé. « Le but? »

« Oh, ouais. J'essaye juste de te remercier. Vraiment. Tu m'as sauvé la vie. » Sa bouche se tordit et il ajouta, « Même si la façon dont tu as sauvé ma vie était vraiment grossière. » Bill était assis sur un lit qu'il présumait être à Tom et le matelas s'enfonça quand Tom vint s'asseoir à côté de lui, posant une main sur son visage.

« Je suis content de l'avoir fait » dit doucement Tom. Son pouce caressa une des fossettes de Bill et il ajouta ; « T'es vraiment quelque chose, hein? Bill. » Il prononça le prénom de Bill comme s'il le dégustait et Bill en eut la respiration coupée.

« Mais, euh, Tom? »

« Hm? »

« Tu as dit quelque chose à propos de vouloir... m'étudier » dit précautionneusement Bill, grimaçant. Il baissa les yeux sur ses pieds nus et avala sa salive. « Ça n'a pas l'air très plaisant. » Son regard fut accroché au visage de Tom quand le vampire tourna sa tête vers lui.

« Personne ne te fera du mal » dit-il fermement. « Je tuerai quiconque essayera. »

Bill resta assis en silence un moment, intimidé par la puissance du regard de Tom. « Mais pourquoi? »

La bouche de Tom s'étira comme si Bill avait posé une question naïve. « Parce que tu es à moi, et à moi seul. »

Oh-oh. Bill n'aimait pas trop ça. Il commença à s'éloigner, enlevant la main de Tom de son visage. Tom le regarda un moment avant de dire d'une voix douce ; « J'ai sauvé ta vie. Tu sauveras la mienne à temps. »

Et sur ces mots, il partit.

**

Bill était allé dormir après cela. Après tout, se faire tirer dessus pendant un braquage de banque était plutôt fatiguant. Mais il n'aimait pas le fait d'être dans le lit de Tom. Surtout quand Tom était là, à côté de lui. Enfin, pas exactement à côté de lui – plutôt à moitié sur lui.Tom était blotti contre lui, un bras enroulé possessivement autour de lui. Bill s'était réveillé dans cette position et il tenta de repousser Tom de sur lui. Même s'il devait bien l'admettre, faire des câlins au vampire n'était pas si affreux. Bill s'était attendu à ce que Tom soit froid ou moite mais il était aussi chaud et doux que n’importe quel humain.

« Tom » chuchota Bill. Il voulait sortir du lit – il avait besoin d'aller faire pipi. Mais Tom ne bougeait pas. « Tom! »

« Mrghhh »

« J'ai besoin d'aller aux toilettes. Pourrais-tu bouger? »

Grommelant, Tom retira son bras et roula plus loin.

Ah!, pensa triomphalement Bill, bondissant pratiquement hors du lit. Avant même d'atteindre la porte, la voix de Tom derrière-lui dit d'une voix endormie : « La clef est dans le tiroir du haut. »

Bill le regarda suspicieusement avant d'ouvrir le tiroir du haut, où, effectivement, se trouvait la clef. Il déverrouilla la porte et glissa à l'extérieur de la pièce. Bien, c'était facile. Dès qu'il aurait vidé sa vessie, il se tirerait de cet endroit.

L'endroit se retrouva être un maudit d'énorme manoir – il se perdit au bout d'à peine cinq minutes, grimpa et descendit au moins quatre escaliers tournant avant de trouver les toilettes. Après ça, il se hâta vers la porte d'entrée (qu'il avait trouvé trois minutes après s'être perdu) et glissa la clef dans la serrure. La clef se cassa et Bill couina de colère tout en essayant d'ouvrir la porte. Voyant que cela ne marchait pas, il alla à la fenêtre la plus proche. Il pouvait voir une forêt au dehors – il faisait beau à l'extérieur et le paysage béant semblait le narguer.

Il tapa contre la vitre lorsque la fenêtre ne voulue pas s'ouvrir, essayant de la casser. Elle semblait assez épaisse pour être blindée et il ne se retrouva avec rien d'autre qu'une main douloureuse et une humeur massacrante.

« Fait chier! » cria-t-il, frappant une fois de plus son poing dans la fenêtre. Elle ne céda pas et il erra à nouveau, jurant sous cape.

Au bout de quelques minutes, Bill se perdit à nouveau. Il marchait dans un couloir étroit, parsemé de portes, chacune fermées à clef. Bill se demanda nerveusement s'il y avait un suceur de sang endormi derrière chacune d'entre elle et décida qu'il valait beaucoup mieux ne pas savoir. Arrivant devant une porte légèrement ouverte, il l'ouvrit précautionneusement et passa la tête à l'intérieur.

« Tu peux entrer si tu veux. »

Bill sursauta et fixa l'intérieur de la pièce. Il parvenait à distinguer l'ombre d'un homme penché sur un livre dans l'obscurité.

« Euh... salut? Je m'appelle Bill. »

« Je sais. Je suis David Jost » dit l'homme sans lever les yeux.

« Vous ne connaîtriez pas un chemin pour sortir d'ici par hasard? » se lança Bill.

Jost rit et Bill soupira. « La maison est verrouillée. On ne sort pas durant la journée en général. C'est à ce moment-là que tout le monde dort, ce que, j'en suis sûr, tu avais déjà deviné par toi-même. »

« Donc vous êtes debout toute la nuit? » demanda Bill.

« La majorité d'entre nous. Personnellement, je préfère dormir la nuit – les autres se moquent de moi à cause de ça, mais » Jost haussa les épaules. « C’est mieux comme ça – je peux me réveiller dans la matinée et lire pendant que tout le monde dort, sans aucune interruption...en général. » Il fit un clin d'oeil à Bill.

« Il fait vraiment noir ici » dit Bill. « Je n'y vois rien, comment pouvez-vous lire? Là, est-ce que je peux ouvrir ces rideaux? »

« Non! » Jost se releva si vite que son livre tomba de la table dans un lourd bang.

« Merde, ok! » Bill leva les mains en signe de défense. « Ok, vous êtes des vampires donc vous avez peur de la lumière du soleil. »

Jost se rassit prudemment et Bill pouvait sentir ses yeux sur lui. « Je ne dirais pas 'avoir peur' » murmura-t-il, clairement embarrassé par sa propre attitude. « Ça nous tue. »

« Quoi, ça ne vous fait pas scintiller? » rigola Bill.

Mais Jost demeura silencieux. Enfin, « ... Scintiller? Où est-ce que t'as entendu ça putain? C'est la plus bête... pas grave. La lumière du soleil ne nous fait sûrement pas scintiller. Elle nous brûle la chair, s'attaque à nos os. Vraiment pas marrant. »

« Ew » Bill fit la grimace. Laissant sa curiosité prendre le pas sur lui, il demanda : « Quelles sont les autres règles de vampire? Est-ce que l'ail vous tue? Est-ce que vous avez peur des croix? »

« Il y a un tas de règles » soupira Jost. « Pas de lumière du soleil. Ne pas entrer dans une maison sans invitation... » Bill prit note de ne jamais, jamais autoriser Tom dans sa maison. « L'ail ne nous tue pas; c'est plus une allergie qu'un fléau. »

« Pourquoi n'avez-vous pas de pouls? » l'interrompit Bill.

« On en a un. On a du sang, pas vrai? Comment serait-il pompé dans nos corps si nous n'avions pas de coeur? Notre pouls est simplement très faible, absolument impossible à entendre pour un humain. »

« Oooh. Donc vous n'êtes pas des morts vivants ou je ne sais quoi? »

Jost se gratta le menton et prit un moment avant de répondre. « Je risque de te demander de définir ce que 'vivant' veut dire. »

« Vous savez. Vivre, respirer. Des organes qui marchent. Bref » Bill agita sa main.

A cela, Jost rit, secouant la tête. « Tu es mignon, Bill. Si c'est ça ta définition de 'vivre' alors en tant qu'espèce, nous sommes à cheval entre la vie et la mort. On vit. On respire, même si nous n'en avons pas besoin, nous- »

« Vous n'avez pas besoin de respirer? » s'exclama Bill. « C'est trop cool! C'est pour ça que dans les histoires, vous arrivez toujours à vous approcher sans bruit des gens? »

« Oui, oui » Jost fit un geste impatient. « Et seulement quelques uns de nos organes fonctionnent. Nous n'avons pas besoin de la plupart puisqu'on ne mange pas. La seule chose dont nous avons besoin en terme de nutrition est le sang. »

« Et si vous mangez de la vraie nourriture? »

« Nos corps la rejettent. Plutôt douloureusement » ajouta-t-il d'un air grave.

« Ça craint » marmonna Bill. Il imagina à quoi pouvait ressembler le fait d'être un vampire. Ça voulait dire plus de tiramisu, plus de cheesecake, plus de choux à la crème. Juste du sang. Il se sentit nauséeux rien qu'à la pensée et réalisa qu'il n'avait pas mangé depuis le petit déjeuner de l'autre jour, qu'il avait mangé à la va-vite afin de pouvoir aller tôt aux soldes de Barney. Pour les lunettes de soleil qu'il n'avait plus. Zut. « Je ne veux pas faire de mauvaise transition ou quoi, mais j'ai vraiment besoin d'aller trouver à manger » dit-il. Une ampoule sembla faire tilt dans sa tête et Bill dit, « Mais je suppose que je ne pourrais pas trouver à manger dans une maison pleine de vampires. Et vous ne pouvez pas sortir m'en acheter avant ce soir et je serai mort de faim d'ici-là. Bon, je suppose que je vais devoir y aller moi-même! »

« Il y a à manger dans la cuisine. »

« Quoi?! »

« Il y a des humains qui vivent ici. Qui vivent avec des vampires et les autorisent à se nourrir de leur sang régulièrement. » Pile au moment où Bill s'apprêtait à demander, Jost dit: « Tu ne les as pas vu parce qu'ils ont adopté les horaires de sommeil de leur compagnon. A présent, si tu veux trouver la cuisine, va au bout du couloir et tourne à gauche. Tu ne peux pas la louper. »

« Très bien » dit amèrement Bill, déçu. « Merci, je suppose. »

**

Après un petit déjeuner considérable, Bill erra en dehors de la cuisine, se demandant ce qu'il allait faire toute la journée. Il était coincé dans une maison pleine de gens, euh, de vampires qui dormaient.

À un certain point de la journée, Bill s'ennuyait tellement qu'il était allongé à même le sol et comptait combien il y avait de points sur le plafond. Il perdit le compte au bout d'une vingtaine de minutes et se releva, décidant de retourner dans la chambre de Tom et réveiller le vampire pour lui poser un peu plus de questions, juste pour le plaisir.

Comme ce qu'il était arrivé à son chèque de huit cent dollars ou s'il pouvait retourner à la banque pour au moins chercher ses lunettes de soleil, par pitié.

Repérant un miroir, Bill se posta devant et soupira à son reflet. Il était pâle à en faire peur et avait sérieusement besoin de se coiffer. Ses vêtements lui manquaient et il tira sur le col du t-shirt qu'il portait à cet instant. Il sentait comme Tom. Reprenant sa route, il prit note de demander à Jost si les vampires avaient un reflet.

Bill réussit à trouver la chambre de Tom par un processus d'élimination – il savait que toutes les portes fermées à clef n'étaient pas celle de Tom. Après tout, il l'avait ouverte et avait cassé la clef. Il se glissa donc dans la chambre de Tom et trouva le vampire étendu sur son lit, sur le dos, la tête penchée sur le côté et un bras sur son ventre. Bill était fasciné par le fait que la poitrine de Tom ne se relevait et ne s'abaissait pas.

Il était encore plus fasciné par le fait que Tom ne portait pas de haut. Il n'y avait pas fait attention plus tôt et il alla vers le lit sur la pointe des pieds pour y voir de plus près. Basé sur les mythes de vampires, Bill avait imaginé des créatures pâles et maigres et bizarres, comme son partenaire de biologie au lycée, mais Tom envoyait pêtre tous ces stéréotypes. Son corps semblait avoir était sculpté dans de l'or pur par les anges.

La pièce était sombre, la seule source de lumière étant les quelques rayons de soleil qui filtraient des rideaux pour tomber au sol, mais Tom semblait briller devant les yeux de Bill. Il devait s'empêcher de faire un geste et de faire courir ses doigts sur le ventre musclé du vampire.

Bill poussa un grognement quand il se prit la vérité en pleine face: il était désespérément attiré par Tom. « Oh, achevez-moi » soupira-t-il, s'asseyant sur le bord du lit.

« Ça peut s'arranger. » (Ndt: Bon alors, là c'est juste un jeu de mots intraduisible pour que ça aie du sens ^^' L'expression anglais est « Fuck me sideways » qui veut dire littéralement « baisez moi des deux côtés » mais sinon, elle veut dire « Achevez moi/Tuez moi ». Donc bien évidemment, Tom l'entend de façon littérale d'où sa réplique... voilà éè)

« Beerk! » couina Bill en sursautant. Tom était toujours dans la même position mais à présent ses yeux sombres étaient paresseusement éveillés et regardaient Bill.

« Pas la réaction que je reçois d'habitude » murmura Tom, s'asseyant en se grattant paresseusement le ventre. « Il est tôt » remarqua-t-il en jetant un coup d'oeil vers la fenêtre. Il s'éloigna le plus possible de la lumière et roula sur le côté avant de tapoter l'espace à côté de lui, indiquant à Bill de le rejoindre.

« Non merci » murmura Bill, croisant les bras. Les yeux de Tom étaient à nouveau fermés et le fait qu'il soit aussi immobile était déconcertant, son corps ne faisait pas le moindre mouvement. Bill se rassit et murmura, « Je vais devenir dingue. Il n'y a rien à faire ici. »

« Quoi, dans mon lit? Il y a plein de choses à faire ici. »

« Ha ha. »

« Pourquoi est-ce que tu m'empêches de me rendormir? » ronchonna Tom.

« Parce que. Je n'ai personne à qui parler. Et, ben... je sais pas. Je me sens plus en sécurité maintenant que tu es réveillé » dit Bill, réalisant qu'il disait la vérité. Il rougit devant le regard intense de Tom et baissa les yeux sur ses genoux. « Hum, pas grave. Tu peux te rendormir. Je vais juste- »

« Pourquoi tu ne me rejoins pas? »

« Tom, juste... » Bill soupira et partit du lit quand Tom voulut l'atteindre. « J'ai beaucoup réfléchis. T'sais, puisque que tout le monde ici dort, ce qui est vraiment chiant et qui ne veut rien dire puisque les vampires sont supposés être cool. Bref. Je dois te le demander, pourquoi est-ce que tu me gardes ici? Si tu ne veux pas que je révèle votre identité, tu pourrais simplement me tuer. Et si tu me gardes uniquement pour mon sang, alors tu pourrais me tuer aussi – me tuer et me vider de mon sang. Alors dis-moi ce qui se passe vraiment. »

« Avant tout, te vider de ton sang ne marcherait pas, » Tom se recoucha, croisant ses bras sous sa tête. Bill avait le sentiment étrange que même les yeux fermés, Tom pouvait toujours le voir. « On ne boit que du sang frais. Rien d'autre ne nous rassasie. Certains trouvent que le sang posthume est un délice – mais personnellement je le préfère frais. »

« Euch. »

« Et quant à pourquoi nous t'avons gardé vivant, ou pourquoi je t'ai gardé vivant... je te l'ai dit, tu vas me sauver la vie. »

« Je n'y crois pas » dit Bill à voix basse. « Je n'ai rien à te donner. Et tu n'as pas l'air d'avoir besoin d'un quelconque sauvetage. »

« Tu vaux bien plus que ce que tu ne penses. »

« Bien, et comment je vais te sauver? Si tu prévois de m'utiliser pour un sacrifice, je te poignarderai avec un pieu durant ton sommeil » siffla Bill.

Tom rit de la menace et Bill ne put s'empêcher de regarder la façon dont ses abdos se contractaient avec ses rires. « Tu vas me sauver, très bien. Je ferai en sorte que ça arrive. »

« Et pourquoi moi? » ajouta Bill dans une nouvelle plainte.

« Parce que... » Tom bougea sa main en l'air, cherchant la bonne façon de le dire. « Comment pourrais-je le dire? Tu es mon... âme soeur. »

Il ne fallut que ça. Bill rejeta sa tête en arrière et rit jusqu'à ne plus pouvoir respirer. « Oh, wow, tu pouvais pas trouver mieux? Tu n'es pas sensé être plus mielleux et habile? Putain, pourquoi ne m'as-tu pas simplement sortit une phrase toute faite, même ça, ça aurait été plus original. Ok, j'ai eu mon lot d'amusement pour la journée. » Essuyant une larme en dessous de son oeil, Bill commença à sortir de la chambre, encore plus amusé par la façon dont Tom le dévisageait. « Rendors-toi, Tom. Je serai... pas loin. Probablement en train de me moquer de toi. »

Dans une dernière exclamation vexée, Tom lui tourna le dos.
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