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 Chapitre 4

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Chachouille
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Messages : 52
Date d'inscription : 13/02/2010

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MessageSujet: Chapitre 4   Chapitre 4 Icon_minitimeSam 13 Fév - 23:01

He appears mad indeed but to a few, because the majority is infected with the same disease.

-Horace


Bill caressait soigneusement les cheveux de sa poupée, la regardant amoureusement et serrant doucement son corps. Il lui disait quelque chose de temps à autre, se courbant en avant et embrassant son visage sale. Pour lui, la poupée était un vrai bébé, et il en prenait lui-même soin, seul. Il ne quittait jamais la poupée des yeux, pas s'il pouvait l'éviter, et ce qui l'en distrayait ne méritait pas qu'il s'en soucie.

Avant, ce genre de choses aurait rendu Tom incroyablement mal à l'aise mais dorénavant, il en était juste fasciné, regardant Bill. Bill avait une routine, et chaque jour était le même. Tom savait exactement où le trouver à telle ou telle heure, et s'il n'était pas à son emplacement habituel, Tom se serait légèrement inquiété pour lui.

Tom se tenait devant la porte de Bill, son balai à la main. Cela faisait quelques minutes qu'il se tenait là, regardant le garçon aux cheveux noirs s'occuper de sa poupée. Ça tordait quelque chose à l'intérieur de Tom, bien que Bill ait une santé mentale fragile, ça ne comptait pas. Tom voulait mieux le connaître.

« Hey » dit Tom, juste assez fort pour que Bill l'entende.

Bill leva la tête de sa poupée et fronça les sourcils. « Oh, salut. »

« Oh, salut? » Dit Tom sur un ton taquin. « Je suis venu jusqu'ici et c'est tout ce que j'ai? »

Bill regarda Tom bizarrement. « Ouais? »

Tom leva les yeux au ciel et posa le balai contre l'embrasure de la porte. « Je peux entrer? »

« Tu es déjà entré. »

Bill était de mauvaise humeur et Tom se demandait quel était le problème. C'était seulement quand Bill portait attention à la poupée qu'un sourire ornait son visage. Tom marcha lentement dans la chambre, s'asseyant sur la même chaise que la dernière fois.

« Qu'est-ce qui ne va pas? » demanda précautionneusement Tom.

Bill haussa les épaules. « Rien. »

« Tu es sûr? »

« Hm Hm. »

Tom fronça les sourcils, se penchant en avant sur son siège. « C'est ton, euh... bébé? »

Bill leva brusquement la tête, entourant de façon protectrice la poupée d'un de ses bras. « Pourquoi? »

« Je voulais juste savoir. »

« Il va bien. Je n'arrive pas à l'endormir, mais il va bien. Juste grognon. Elle ne fait pas exprès d'être comme ça » marmonna Bill, se courbant un peu plus et cachant complètement son visage avec ses cheveux. « J'ai été éveillé toute la nuit pour elle. »

Tom tiqua. Bill était vraiment dans les vapes, il était deux heures de l'après-midi.

« Elle a l'air fatigué » dit Tom, peu sûr de lui. « Ça ne sera probablement plus très long. »

Bill sourit faiblement. « Tu crois? »

« Essaye de lui chanter quelque chose » dit Tom, haussant les épaules. « C'est comme ça que ma mère faisait pour me faire taire et dormir. »

Les yeux de Bill semblèrent se concentrer un peu. « Ouais, ma m-ère aussi » Il baissa la tête, caressant à nouveau les cheveux de sa poupée. « Oh, tu es adorable, tu veux une chanson? »

« Je pense qu'elle en veut une » dit Tom.

« T-tu... Oui, ouais. Je ne connais aucune chanson. Aucune berceuse. » dit faiblement Bill.

« Regarde, je crois qu'elle est en train de s'endormir. » Tom savait qu'il était sur une pente glissante mais Bill avait l'air de l'avoir intégré dans son monde imaginaire et il se demandait s'il avait le droit de dire quelque chose à propos de ce qui c'était passé ici.

Bill examina la poupée pendant quelques minutes qui semblèrent interminables, roucoulant et la berçant doucement. « Tu as raison » murmura-t-il. « Elle s'est endormie! »

Tom se contenta d'hocher la tête et il se demanda si quelqu'un d'autre aurait amadoué Bill autant qu'il venait de le faire. Il ne savait même pas si c'était bon ou pas pour Bill. Peut-être que c'était contre son traitement. Tom ne s'en souciait pas vraiment. Bill souriait maintenant, il était calme. Un moment plus tôt, c'était une épave.

« Bon, nous voilà soulagés » dit Tom. Il regarda l'heure et soupira. « Merde, c'est l'heure de ma pause. »

« T'es déjà en pause » fit remarquer Bill. « Tu ne travailles pas depuis d-dix minutes. »

« Ouais, mais j'ai vraiment besoin d'une cigarette » répondit Tom. « J'en crève d'envie. »

Bill examina la chambre et rapprocha la poupée de son torse. « Tu peux fumer ici, à-à cette fenêtre. »

« Pas question » dit rapidement Tom. « Je nous mettrais tous les deux dans la merde. »

« Je m'en fous. »

Tom fixa Bill. « Je peux descendre à la laverie, ça ne pose pas de problème. »

« Reste, s'il te plaît? » demanda doucement Bill. « Je pense que Lucy veut que tu restes. »

C'était une très mauvaise idée et Tom le savait. C'était contre presque toutes les règles de l'établissement, contre sa conscience, et une petite voix lui disait de sortir d'ici.

Néanmoins, il se leva, s'approcha de la grande fenêtre de la chambre de Bill, et sortit son paquet de cigarettes de sa poche.

« Oh » dit Bill. « C'est mauvais, je ne p-peux pas te laisser faire ça à côté de lui. » Il fit un signe vers la poupée. « Ses poumons vont se percer avec la fumée et il ne pourra plus respirer. »

Tom remit ses cigarettes dans sa poche et sourit. « Je vais aller- »

« Non! »

« Non? »

Bill secoua fermement sa tête. Il tremblait un peu, et il soupira, balançant ses jambes en dehors du lit et s'avançant à pas feutrés vers le côté opposé de celui où Tom était. Il embrassa la tête de la poupée et la coucha sur une des chaises.

« Il sera en sécurité l-là. » dit Bill, tremblant encore.

Le coeur de Tom se tordit pour Bill, il n'avait jamais vu le garçon sans la poupée, fermement tenue dans ses bras. Il semblait encore plus vulnérable, même plus incertain et craintif.

« Je peux partir » dit doucement Tom.

« Non » répéta Bill, moins fort cette fois. « Tu ne devrais pas. »

« Lucy ne devrait pas être là-bas juste parce que j'ai une dépendance » répondit Tom, fronçant les sourcils.

« Elle ira bien. Je peux garder un oeil sur elle. »

Tom hocha la tête, s'installa sur le rebord à côté de la fenêtre, et il sortit ses cigarettes. Bill se traîna jusqu'au rebord, à côté de Tom, et essaya d'ouvrir la fenêtre. Tom observa Bill lutter avec l'imposante fenêtre, mordant ses lèvres. Il vit que Bill avait une grosse cicatrice sur le côté de son front, juste au dessus de sa tempe. Tom grimaça; elle semblait avoir été plutôt douloureuse. Le reste de l'apparence de Bill était doux et il sentait bon. Tom huma son odeur, frissonnant quand le bras de Bill effleura son épaule.

« Putain, je peux pas... Ça s'ouvre, je sais que ça s'ouvre, c'est juste... c'est dur à ouvrir au cas où je déciderai de sauter pour me suicider ou autre » dit Bill.

Tom se secoua et posa sa main sur une des mains de Bill, celle qui était posée sur la clenche et qui essayait d'ouvrir la fenêtre. Bill haleta et se figea, enlevant sa main d'en dessous de celle de Tom et enroulant ses bras autour de son corps. Tom agrippa la poignée de la fenêtre et l'actionna facilement. Une brise d'air frais pénétra dans la petite chambre, et ils soupirèrent.

« Merci » dit Bill. « Je savais que ça s'ouvrait. »

Tom sourit et sortit une cigarette du paquet. Il regarda Bill, le lui présentant. « Tu en veux une? »

Bill fixa pensivement les cigarettes. « Non, j'étais tellement accro avant et ça craindrait trop si ça arrivait de nouveau. Je ne peux même pas ouvrir cette fenêtre. »

Tom rit. « Ouais, mais tu m'as moi pour le faire. »

« Tu n'es pas toujours là »

« Je pourrais être là » insista Tom, son visage s'éclairant. Il tira une longue taffe et se sentit définitivement plus calme, évacuant la fumée par la fenêtre. « Tu devrais la laisser ouverte plus souvent. »

« 'Peux pas, c'est contre le règlement » répondit Bill.

« Ça aussi » dit Tom, levant sa cigarette.

Bill sourit. « Ouais, mais si on se fait pincer, tu es celui qui aura des ennuis. »

« Pourquoi? Tu m'as forcé à le faire » dit Tom, un sourire en coin ornant son visage. Bill fit semblant de bouder. « Y a quoi d'autre contre le règlement? »

« Peux pas partir » dit Bill. « Peux pas utiliser le téléphone. Pas plus de trois visiteurs. Peux pas regarder régulièrement la TV, peux pas aller sur Internet, peux pas être plus d'une heure seul. »

« Putain, » marmonna Tom.

« Mm » acquiesça Bill. « J'ai arrêté d'y faire attention depuis un moment. Tu deviens fou si t'y fais toujours attention. Fin, tu sais. Encore plus fou. » Il sourit.

Tom fronça les sourcils. « Mauvaise blague. »

« Nan, elle aurait été mauvaise si ça aurait été toi qui l'avait dite » dit Bill, haussant les épaules. « Mais je suis celui qui vit ici alors... »

« Qui te rend visite? » demanda Tom.

« Mon père. »

Tom hocha la tête. « Et moi. »

« Et toi. » Bill sourit à nouveau. « Mais tu es obligé. Tu es coincé ici autant que moi. »

« Je pourrais partir et aller laver quelques étages » dit Tom, finissant sa cigarette. « Ça a l'air cool. »

Il y eut des cris en bas dans le hall et les deux garçons devinrent mal à l'aise.

« Si tu pouvais sortir, tu irais où? » demanda Tom, tentant d'ignorer le pagaille qu'il semblait régner en bas.

« Simplement quelque part qui n'est pas ici ou chez moi. Je préfère être ici qu'à la maison » répondit Bill.

« Ta maison craint? »

« Pas vraiment. C'est juste que je peux pas y retourner. »

Tom regarda attentivement Bill. Bill se grattait sur les côtés, éprouvant des démangeaisons et regardait fixement par la fenêtre. Les cris dehors continuaient, un des résidents n'était pas content. Tom jeta son reste de cigarette et regarda à son tour par celle-ci.

« Y a des jours, c'est vraiment dur » dit faiblement Bill. « Vraiment dur, putain. Je n'aime pas penser que je suis comme eux. »

« Comme qui? »

« Eux. Les autres ici. Je sais que j'ai quelque problème mais... » Bill eut un mouvement de recul quand les cris devinrent encore plus forts. « Je n'aime pas penser que je suis comme eux. »

« Tu ne l'es pas » dit fermement Tom. Il ne savait pas s'il y croyait vraiment, mais il commençait à réellement apprécier Bill. Il ne pouvait pas s'imaginer apprécier réellement quelqu'un d'autre du cinquième étage. Tom ne savait pas s'il s'agissait de l'état de santé de Bill, ou de Bill lui-même. « Tu ne l'es pas, ok? »

Bill tressaillit, gratouillant son cou. « Bah, je ne serais pas ici si je ne l'étais pas. »

« Ce n'est pas vrai » répondit Tom, fronçant ses sourcils.

Bill haussa les épaules.

« As-tu déjà demandé si tu pouvais sortir? »

« Non » répondit rapidement Bill. « Bon dieu, non. »

« Pourquoi? » Tom était troublé.

« Je... peux pas. » dit Bill. « Être dehors » il fit un signe vers la fenêtre, « me fait trop peur, putain. »

Soudainement, un bruit assourdissant vint d'en bas, et Bill haleta, mettant sa tête entre ses mains et s'effondrant au sol. Il se cacha derrière une chaise et se mit en boule, se balançant d'avant en arrière, tremblant. Tom sursauta et regarda attentivement derrière la chaise. « Bill? »

« Non, non, non » dit Bill désespérément. « Non, chuuut, je ne suis pas là, je ne suis pas là. »

Tom s'accroupit et inclina sa tête, regardant Bill. « Bill? Je pense que c'est juste quelque chose qui est tombé dans le hall. »

Bill secoua rapidement la tête, commençant à sangloter. « Ce n'était pas ça, ce n'était pas ça. »

« Si, c'était ça. » dit doucement Tom. Il se rapprocha de Bill.

« Oh mon dieu, oh mon dieu, oh mon dieu » murmura Bill. « Ma...O-où est-elle? Oh m-mon dieu, où est-elle? Je...Je... »

« Quoi? » demanda Tom.

« J'ai besoin d'elle » fut tout ce que Bill dit, le répétant encore et encore, continuant de se balancer d'avant en arrière.

Tom compris, il se leva et récupéra la poupée, et ensuite tapota l'épaule de Bill. Quand Bill leva la tête et vit la poupée, il laissa échapper un sanglot de surprise et la serra contre son torse, la serrant de façon insensée.

« On va bien, on va bien, on va bien, on va bien, on va bien » dit Bill, murmurant. Il embrassait le visage de la poupée, caressait ses cheveux, et touchait le bout de ses vêtements doucement.

La scène rendit presque les yeux de Tom humides, il devait sortir de là. Bill allait bien, et maintenant qu'il le savait, il devait partir. Il ne pouvait pas regarder. C'était trop.

« Salut » dit lentement Tom, lançant un dernier regard à Bill alors qu'il sortait de la pièce. Au chemin du retour, il croisa Kaaren, qui le regarda sévèrement.

« De retour au boulot? »

« Ouais » répondit Tom. « J'ai juste...Il avait besoin d'aide » dit-il, impuissant, pointant la chambre. « Je suis désolé. »

Kaaren se contenta d'hocher sèchement la tête et entra dans la chambre, fermant la porte derrière elle. Tom laissa échapper un lourd soupir, et se massa la nuque.

Juste au moment où les choses semblaient plus calmes que jamais, elles étaient devenues plus compliquées qu'il n'aurait jamais pu l'imaginer. Tom voulait être ami avec Bill, mais c'était un peu trop pour lui et ça lui faisait peur.


**

« Alors... Depuis combien de temps toi et Brigitte êtes ensemble? » demanda Georg.

Tom se pencha contre la machine à laver et éloigna sa cigarette de sa bouche. « Euh... ça va faire deux ans. »

« Vraiment. » Georg siffla. « Nan, c'est cool. »

« Pourquoi? Intéressé? » Tom sourit.

« Non. Enfin, si elle n'était pas, tu sais. Avec toi. Bien sûr je le serais. C'est une jolie fille. »

« Vraiment jolie » acquiesça Tom.

« Tu vas te marier avec elle? » Georg sourit.

Tom haussa lentement les épaules. « Putain, je sais pas. Je n'ai jamais pensé à ce que nous allions faire une fois qu'elle partira pour ses études. »

« Ouais, c'est dur. J'ai perdu une fille comme ça » dit Georg. « Enfin, non, on a essayé à longue distance mais c'était trop dur. Ça n'en valait pas la peine. »

« Elle doit penser que ça en vaut la peine » répondit Tom. « Je ne sais pas encore. »

« Elle est trop bonne pour toi » le taquina Georg. « Une étudiante. »

Tom fronça les sourcils. « Je t'emmerde » dit Tom à la légère. « Je ne pense pas qu'on soit fait pour ça. Pour être ensemble pour toujours. Elle n'est pas la bonne fille. »

« Alors pourquoi gâches-tu ton temps? »

« Qu'est-ce qu'il y a d'autre à faire? » Tom expira. « Je ne sais pas, c'est une fille sympa et on s'amuse bien ensemble. Elle n'a jamais parlé d'arrêter ça alors je n'y ai jamais pensé. J'ai toujours imaginé qu'elle me quitterait quand elle serait prête. »

« Merde » dit Georg. « Vraiment? C'est... vraiment triste. »

« Non, c'est réaliste. Tu as raison; elle est trop bien pour moi. Elle a un but dans la vie et je... fais des travaux d'intérêt général » dit Tom. « On est pas exactement fait l'un pour l'autre. En plus, je ne sais pas si je veux me marier. Ça a l'air horrible. »

« Je le ferais un jour » répondit Georg. « Pas avant un long moment, cependant. »

« Ça fait un peu gay » grogna Tom. « S'asseoir et parler de mariage. »

« Je suis assez stable » rit Georg. Il se leva, défroissant son jean et enfila sa veste blanche. « Dois retourner aux cuisines. On fait des macaronis aujourd'hui. »

« Berk » dit Tom. « Hé, j'ai eu un changement d'horaires. Ils me font travailler la nuit à partir de demain. »

Georg fit une grimace. « Ça craint. Tu sais, tous les résidents sont différents au moment de la nuit. A la fin de la journée, ils sont tous irrités et, euh, difficiles. Putain, ils sont dingues. »

Tom hocha la tête. « Je vais me tenir éloigné d'eux. »

« Pour de vrai? » Georg regarda Tom. « Pourtant, tu avais l'air de traîner autour de ce Bill. »

« Qui a dit ça? »

« J'ai entendu Kaaren. Elle sait tout. »
Tom soupira. « Je suis juste... Je sais pas. On parle des fois. »

« Sois prudent » le prévint Georg.

« Je sais qu'il a des problèmes » dit Tom. « Mais il est gentil, et il est... »

« Complètement dans les vapes? »

« Seulement quelques fois » répondit Tom.

« Je vais sérieusement prendre sa poupée un de ces jours » dit Georg, riant. « Ça sera extra. »

Tom n'avait rien à répondre à cela. Il savait qu'il devrait probablement penser que c'était drôle, comme le faisait Georg, mais il était dégoûté. Il ne pouvait imaginer quelque chose de plus cruel.
« J'retourne travailler » dit Tom, allant vers la porte. « On se voit plus tard. »

« Ouais, plus tard. »

Secouant sa tête, Tom monta les escaliers.

**

Quand Brigitte déposa Tom chez lui plus tard dans la journée, il fut incroyablement heureux d'être à la maison. Il ne voulait rien de plus que monter directement à l'étage, prendre une douche et ensuite aller directement au lit. Il n'était même pas sept heures.

Il ouvrit la porte, grognant contre la pression de son sac sur ses épaules. Il n'était même pas lourd; il avait juste travaillé vraiment dur dernièrement, et tout l'irritait.

« Tom, c'est toi? » dit la voix de sa mère.

« Ouais » répondit Tom. « C'est moi. » Il lâcha son sac au sol et grogna, faisant craquer son dos. Sa mère entra dans la pièce.

« Bonne journée? »

« Non » marmonna Tom.

Simone fronça les sourcils. « Je suis désolée. »

Tom haussa les épaules. « Je pense que je vais aller au lit. »

« Avant que tu ne le fasses, » dit Simone. « Ton avocat a appelé cette après-midi... Ils ont prévu une autre audience pour toi. »

« Vraiment? » Tom sentit son ventre se serrer. « C'est mauvais? »

« Je ne sais pas » Simone se mordit la lèvre. « Tu devrais le rappeler. Il a laissé son numéro personnel. »

« Demain » dit Tom, commençant à partir.

« Attend » Simone soupira. Elle posa une main sur l'épaule de Tom et l'emmena dans une étreinte. Tom se pencha sur elle et ferma les yeux. Il ne l'enlaça pas en retour mais il se laissa agripper par les bras de sa mère, et pendant un instant, il se sentit calme.

« Je suis fière de toi » souffla Simone.

« De quoi? » Tom se retira, confus.

« Tu fais ces travaux d'intérêt général. »

« Je suis obligé » dit Tom. « Ou alors... la prison. »
Simone hocha la tête. « Et bien, je le suis. Fière de toi. Je pense que c'est bon pour toi. »

« C'est trop la merde » murmura Tom. « Il n'y a aucun moyen que d'avoir été arrêté pour avoir conduit en ayant bu soit bon pour moi »

« Tu prends toujours les choses du mauvais côté » répondit Simone, fronçant les sourcils. « Mais peut-être que tu as raison. Peut-être que tu avais besoin de ce contrôle. »

« C'était une erreur » dit Tom, serrant les dents.

« Je sais » dit doucement Simone. Elle caressa les dreads de Tom, en accrochant une derrière son oreille. « Bon, va te reposer. »

« Tu es trop gentille avec moi maman » dit Tom, rougissant.

« Tu es mon bébé » répondit Simone, souriant. « Le seul que j'ai. »

Tom hocha la tête. « 'Nuit, maman. »

Alors que Tom montait les escaliers, son portable sonna. C'était Brigitte, et il l'éteignit immédiatement. Il n'avait pas envie de discuter avec elle. Il n'avait envie de parler à personne. Il voulait arrêter le monde, juste pour une nuit. Pour une nuit il voulait être complètement vide, sans responsabilités, et dans un repos complet.

Le lendemain, il allait commencer ses nouveaux horaires. Il irait à la clinique à six heures du soir et travaillerait jusqu'à minuit. Il redoutait ce changement; il avait bien entendu les mots de Georg, clairement et distinctement. Tom se demanda à quel point ce qu'il disait était vrai, si c'était vraiment aussi différent qu'il l'avait dit.

Tom essaya de ne pas s'inquiéter de ça. Il le supporterait quoiqu'il arrive, et de plus, il n'était pas là pour les résidents. Il était là pour laver des choses, pour rembourser sa dette face à la société.

Quand il arriva dans sa chambre, il réalisa qu'il était trop fatigué pour une douche et il s'affala sur son lit, enlevant ses chaussures à l'aide de ses pieds. Tout son corps était devenu douloureux à force de rester debout toute la journée, et il avait une légère migraine due au stresse.

Personne n'attendait quelque chose de sa part mais il se sentait tellement responsable, comme de décevoir constamment les gens. Brigitte ne resterait pas avec lui encore longtemps. La patience de sa mère avait des limites. Son beau-père, Gordon, lui disait à peine plus que quelques mots en le croisant. Andreas avait ses propres occupations, Tom ne voulait pas être un poids pour lui. Tous ses autres amis avaient déménagé après la fin du lycée.

Tom réalisa qu'il n'avait personne n'attendant rien de lui à qui parler. C'était fatiguant et quand il ferma les yeux, il sentit une vague de chaleur au dessus de lui et ensuite fondit dans un profond sommeil.


**

Tom passait son balai dans le couloir, regardant la saleté sur le sol disparaître à chaque coup. Il regarda autour de lui, il faisait noir. Le soir il n'y avait aucune activité. Les couloirs étaient vides et les seuls bruits qui pouvaient être perçus étaient quelques bips réguliers et parfois une toux.

Il prit un virage et le couloir devint encore plus sombre. Quelqu'un avait finalement éteint les lumières du hall principal,ce n'était pas la peine de le laisser allumé.]Tom plissa les yeux vers le sol. Il ne pouvait plus voir où passer le balai.

Il enleva ses écouteurs et resta immobile un moment. Il s'était arrêté juste devant une pièce qui lui était familière. La porte était fermée et dans un mouvement lent, Tom atteignit la poignée de la porte et la tourna. Elle était froide et dur à tourner, et Tom grogna alors que ses doigts craquèrent sous l'effort.

« Oh » marmonna Tom. La porte s'ouvrit, et une lumière terne, presque bleue provint de l'intérieur. Il plissa à nouveau les yeux, remarquant que c'était juste le clair de lune se reflétant sur le parquet propre.

Il entra à l'intérieur, regardant un peu partout. Les murs étaient d'un blanc terne, comme d'ordinaire, mais quelque chose les rendaient plus doux. Ils rayonnaient presque. Il en effleura un mais ne put le sentir, il aurait aussi très bien pu effleurer l'air.

Tom entendit un petit bruit, et il regarda sur le côté. Il y avait un lit là, et quelqu'un dedans, enfouit sous les couvertures. Tom reconnut Bill.

Il se rapprocha de quelques pas et vit que Bill serrait la poupée dans ses bras. Ce n'était cependant pas la même poupée. C'était une nouvelle poupée, une propre avec de beaux cheveux et des vêtements propres. Son visage était en porcelaine et ses yeux étaient peints d'un bleu brillant.

Le teint de Bill était pâle, aussi pâle que la porcelaine, brillant sous le clair de lune, et son maquillage était parfaitement tracé autour de ses yeux. Ses cheveux n'étaient pas le désordre indiscipliné qu'ils étaient habituellement, ils étaient beaux, lisses et brillants. Il ressemblait lui-même un peu à une poupée.

Tom contempla le garçon, penchant la tête et remarqua qu'il retenait sa respiration. Il expira, haletant pour reprendre un souffle d'air frais. Bill bougea, ses paupières remuant un peu. Tom se figea, voulant faire un pas en arrière, mais néanmoins, il en fit un en avant.

« Mm » murmura Bill, soupirant dans son sommeil. Il roula sur le dos, relâchant ses épaules. La poupée tomba de ses bras et atterrit sur le côté du lit, ses cheveux s'écartant.

Tom fit un autre pas en avant et tremblant, il observa Bill. Il était vraiment beau, Tom n'avait jamais remarqué à quel point Bill était attirant, parce que Bill n'était pas seulement instable mentalement, mais aussi un garçon. Tom n'avait jamais remarqué ce genre de choses à moins que cette personne soit une fille, mais Bill était différent.

Bill était vulnérable et avait besoin d'aide. Il était délicat, presque féminin. Il avait besoin qu'on le sauve. Cela tordit quelque chose à l'intérieur de Tom, pour différentes raisons qu'il ne pouvait, et ne voulait pas comprendre.

Il se rapprocha et toucha doucement le bras de Bill, incapable de détourner ses yeux de lui. Bill fit un petit bruit, bougeant dans son sommeil, détendant son bras. Tom se tenait juste à côté du lit maintenant. Il fit courir sa main sur le torse de Bill, derrière son cou et caressa lentement ses cheveux, enlevant une mèche de son visage. Il s'étonna de la douceur de Bill. Son simple contact calmait Tom.

Bill cligna des yeux, et puis lentement, ouvrit ses yeux, pas encore réveillé. Tom le regardait, ne laissant transparaître aucune émotion, ne bougeant pas sa main. Bill regarda sur le côté et vit que Tom caressait ses cheveux et il soupira. Son souffle réchauffa le poignet de Tom, et Tom s'assit sur le lit, regardant toujours fixement Bill.

« Tom » murmura Bill, cherchant le contact, frottant sa joue contre la main de Tom. Tom rougit et se pencha en avant, sentant une nouvelle fois l'odeur de Bill. Bill sourit légèrement, entrouvrant ses lèvres.

Instantanément, les yeux de Tom se posèrent sur les lèvres de Bill. Elles étaient humides et roses, chaque partie semblant aussi douce que le reste de Bill. Il tendit doucement une main contre la joue de Bill et passa son pouce sur la lèvre inférieure de Bill. Bill fit la moue, les yeux écarquillés.

Tom se pencha en avant et pressa ses lèvres contre celles de Bill, et Bill haleta, s'écartant, surpris. Il écarquilla encore plus les yeux et Tom glissa sa main jusqu'à la taille de Bill, l'agrippant et le rapprochant.

Bill se détendit dans le baiser, sa main atteignant les dreads de Tom et tirant doucement dessus. Tom lécha les lèvres de Bill, les trouvant fraîches aussi. Bill gémit légèrement, attirant Tom sur lui, étendant ses jambes et pressant Tom fermement contre son corps.

Ils bougèrent doucement, faisant glisser leurs corps ensemble. Tom était si excité, il était dur et brûlant dans son jean. Son aine était si chaude et il voulait sortir son pénis et se soulager lui-même, mais il ne pouvait s'arrêter de glisser contre Bill.

« Han » gémit Bill. « Oh, mon dieu... »

Tom hocha la tête, se relevant sur ses bras et pressant ses hanches contre Bill. Il pouvait sentir que Bill était dur sous lui, aussi, et alors qu'il passait une main entre eux pour enlever son jean, il poussa la poupée en porcelaine en dehors du lit et elle tomba sur le sol, se brisant en mille morceaux.


Tom s'assit rapidement, haletant, son front couvert de sueur. Ses draps étaient trempés et il sentit une douleur au niveau de son aine.

Il venait de jouir, violemment. Il agrippait ses draps dans ses poings et quelques unes de ses dreads étaient collées contre son front.

« Putain » dit-il lourdement, clignant des yeux dans le noir. « Putain. »
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