It may be tragic […] but it is something that turns mere existence into life, if it makes sense.
Anonyme.
Ce matin là, Tom rentra chez lui le coeur lourd. Il était resté assis devant la chambre vide de Bill pendant des heures, se creusant encore et encore la tête pour trouver comment il aurait pu éviter ça. Finalement, une des infirmières lui avait gentiment dit qu'il était presque huit heures du mâtin, et qu'il n'y avait rien qu'il puisse faire hormis rentrer à la maison et dormir un peu.
Sur le moment cela avait semblé une idée horrible. Comment Tom pouvait-il partir ? Comment pouvait-il seulement penser à rentrer à la maison? Il se sentait affreux, et tellement coupable.
Comment pouvait-il partir, particulièrement à ce moment?
Mais il est rentré chez lui, et aussi brisé qu‘il se sentait, dès que sa tête heurta son oreiller, il tomba dans un profond et lourd sommeil.
La dernière chose dont il se souvenait clairement était d'avoir bondi vers la fenêtre après que Bill l'ait lâchée. Il se souvenait l'avoir attrapé, ses doigts effleurant à peine le jean de Bill.
L'autre chose que Tom savait, était qu'il était doucement en train de se faire secouer.
« Quoi? » dit Tom, ouvrant un oeil. Il s'était endormis dans ses vêtements de la veille et sa bouche était aussi sèche et pleine que si elle était remplie de sable.
Sa mère passa une main sur son front. « Tom, tu as dormis toute la journée. Pourquoi es-tu rentré si tard? Comment es-tu seulement rentré à la maison? C'était Brigitte? »
Tom grogna. « Non, j'ai pris un taxi. Il y avait plein de truc à faire à la clinique, je ne pouvais pas partir. »
Simone fronça les sourcils. « Tu as l'air... mal. »
« Ouais. » Tom cligna des yeux plusieurs fois, se réveillant totalement. « Je ne sais pas. »
« Est-ce que tu as pleuré? »
Tom haussa les épaules.
« Qu'est ce qui s'est passé? » demanda Simone, fronçant les sourcils.
« Il est quelle heure? » Tom s'assit, se massant le bas du dos. Il jeta un coup d'oeil à son réveil. Il était presque six heures et demies. Il était en retard d'une demie heure pour son service. « Merde. »
« Tom? »
« Je dois y aller » dit Tom, sortant de son lit, et enlevant son tee-shirt. « Tu peux m'emmener? »
« Non, chéri, je dois rejoindre Gordon pour diner en ville et nous passons la nuit à l'hôtel » dit Simone. « Tu ne peux pas appeler Brigitte? »
Tom soupira. « Non... »
« Bien, j'ai un peu de monnaie pour un taxi que je peux te laisser » lui dit Simone. « Mais je dois y aller maintenant. J'étais juste venue te dire bonsoir.... Est-ce que tu te sens bien? »
Tom hocha la tête. « Ouais, je suis juste... je sais pas. »
« On pourra parler plus tard, si tu veux. »
Tom haussa de nouveau les épaules, lourdement cette fois ci. « Merci. »
Simone posa une main sur le visage de Tom et ensuite quitta la chambre. Tom attrapa un tee-shirt propre et le mit. Il ne se regarda même pas dans le miroir ; il savait qu'il ressemblait à une vraie épave. Ce n'était pas grave; il était trop fatigué pour faire quoique ce soit d'autre.
Il descendit au rez-de-chaussée et vit que sa mère avait posé quelques billets pour un taxi sur le comptoir de la cuisine. Tom soupira. Il ne voulait pas prendre un taxi, mais il devait aller à la clinique et le temps passait.
Ses yeux se posèrent sur ses clefs de voiture, suspendues à côté de la porte de derrière. Instantanément, ses doigts le démangèrent, mourant d'envie de s'en saisir. Cela aurait était si facile de conduire lui-même vers la clinique. Quelles étaient ses risques d'être attrapé? Il aurait conduit lentement, prudemment, ne dépassant jamais les cinq kilomètre/heure en dessous de la limite de vitesse.
Tom lança un coup d'oeil à l'horloge. Il était à présent en retard de quarante-cinq minutes.
« Fait chier » murmura-t-il, empoignant ses clefs de voiture sans une pensée de plus et sortit sur l'allée de sa maison. Ses yeux se posèrent sur sa voiture, un 4x4 délabré qu'il avait acheté de seconde main à un ami de sa mère. Il ne s'y était pas assis depuis des mois. Elle n'était même plus vraiment à lui, il était presque oublié cette partie de sa vie.
Ça avait l'air si simple là. Entrer dans la voiture, conduire jusqu'à la clinique, se garer, travailler, entrer dans la voiture, rentrer chez lui, dormir.
Personne ne pourrait le remarquer.
Tom entra dans la voiture et enfonça la clef dans le trou de contact. Il mit le contact et la voiture ronronna au bout de ses doigts. Il soupira et s'appuya contre le siège, sortant de l'allée. Il sentit un incroyable serrement de culpabilité et de crainte ; s'il se faisait arrêter, il serait envoyé en prison.
« Ne te fais pas attraper » murmura Tom, conduisant prudemment dans la rue. Il souhaitait pouvoir aller plus vite, il était anxieux d'aller à la clinique.
Enfin, il arriva dans le parking de la clinique et gara sa voiture. Quand il sortit, ses membres tremblaient et il dût prendre plusieurs profondes respirations pour se calmer. Il était figé sur le sol, si petit devant le bâtiment vaste et froid.
Avec des jambes tremblantes, il entra dans la clinique et prit l'ascenseur pour le cinquième étage. Il tapa le code de sécurité pour y accéder et fut accueilli par l'odeur si familière de l'endroit.
« Tom. »
Tom leva la tête. Kaaren se dirigeait vers lui, l'air fatigué.
« Hey » dit doucement Tom. « Désolé, je suis en retard. »
« Et bien, tu es resté assez tard hier soir » dit Kaaren. « Ou devrais-je dire, ce matin. »
Tom se contenta d'hocher la tête.
« Vas-y doucement aujourd'hui, tu es allé au-delà des exigences la nuit dernière. » Kaaren posa une main sur le bras de Tom, un geste doux. « Je sais que tu es probablement fatigué. Je le suis. »
Il hocha encore la tête. Les mots lui manquaient et ses pieds étaient lourds.
« Toute cette paperasse... » Kaaren soupira. « Au fond, nous somme tous que de la paperasse. »
Tom bougea maladroitement, incapable de trouver quelque chose à dire.
« Tu pourras partir quand tu auras fini, tu n'as pas besoin de rester tard cette nuit » lui dit Kaaren. « Juste... Fais ce que tu peux. Il y a un tas de travail pour toi en bas, si tu veux. »
« Non, je vais bien » marmonna Tom. « Je parlerais – à plus – Merci. Je vous parlerais plus tard. »
Kaaren le regarda s'éloigner, dans le couloir de la réserve. Tom s'y enferma et s'assit sur une boîte. Il faisait noir dans le placard et l'air était humide. Il prit quelques profondes inspirations, se sentant misérable. Il ne voulait pas sortir, mais il savait que Kaaren l'avait vu y entrer. Il l'aurait remarqué s'il ne revenait jamais. Il alla vers la porte et pressa son frond contre la surface.
Il y avait vraiment qu'une chose dans son esprit. Il devait aller dans la chambre de Bill, même s'il savait qu'elle serait vide.
Le chemin vers la chambre de Bill parut plus long que d'habitude, et Tom traînait des pies. Les autres résidents se détendaient après la journée, restant dans leur lit et mangeant le reste de leur repas. Tom prenait toujours garde à ne pas regarder dans les autres chambres ; il était vraiment attentif à laisser leur intimité aux résidents. Il ne devait connaître aucun des résidents. Il ne savait même pas leur prénom.
Hormis Bill.
Tom trembla un peu alors qu'il approchait de la chambre de Bill. La porte était fermée et il n'y avait pas de lumière qui dépassait de la porte, comme dans les autres chambre. La chambre de Bill était vide.
Il ouvrit doucement la porte et se glissa à l'intérieur. Tout était exactement comment c'était la nuit dernière. Le lit était légèrement froissé, la fenêtre ouverte. La poupée était encore posée avec soins sur le lit. Il commençait juste à faire noir dehors, et il y avait une lumière crépusculaire inquiétante dans la pièce.
« Putain » chuchota Tom, se penchant et laissant échapper une longue expiration. « Putain, putain, putain. »
La chambre sentait comme Bill. Tom pouvait le sentir, sur les draps, les rideaux, les quelques piles de vêtements posées sur une chaise.
Et, bien sûr, la poupée.
Tom se rapprocha du lit et saisit doucement la poupée. Il la pressa contre sa poitrine et laissa échapper un sanglot de choc, se surprenant lui même. Il avait été si silencieux depuis des heures. Il enfouit son visage dans les cheveux emmêlés de la poupée et ferma ses yeux, laissant couler quelques larmes.
« Est-ce que tu pleures? »
Tom haleta et se retourna rapidement, son cœur battant à toute vitesse. Là, pelotonné sous une table, il y avait Bill. Il était enveloppé d'ombre, et ses genoux étaient levés. Il portait encore le même jean et le même tee-shirt que la nuit précédente, mais ses pieds étaient nus. Une paire de Converses était posée de travers sur le sol à côté de lui, les lacets défaits et un peu déchiquetés
« Bill? » chuchota Tom.
« Ils pensent que je dors » dit doucement Bill. « Je ne dors pas. » Il leva sa main, exposant deux médicaments. « Je fais semblait des fois, je ne veux pas dormir. » Les médicaments glissèrent de sa main et tombèrent au sol.
« Que... » Tom fixait le garçon. « Que... fais-tu? Pourquoi es-tu – pourquoi... »
Bill fixa la poupée dans les mains de Tom et tressaillit. Il enfouit sa tête dans ses genoux et grogna, agrippant ses cheveux de ses doigts. « C'est juste une poupée, c'est une poupée. Juste une poupée. Juste une poupée, Bill, juste une poupée. Pas ta faute. Pas vraiment. Juste une poupée. Je sais, Papa. Juste une poupée. »
Tom regarda la poupée dans ses mains. « Bill? »
Bill leva la tête, ses yeux brillant sous sa couche de cheveux. « Peut-être... Es-tu juste une poupée, Bill, Tomi? »
« Non » dit Tom. « Non, je ne le suis pas. Et... » Il leva la poupée, la berçant doucement dans ses bras. « Et elle non plus. »
Les yeux de Bill bougèrent du visage de Tom vers un point derrière lui. Tom sentit une légère brise sur sa nuque. La fenêtre ouverte.
« Bill » dit doucement Tom, s'accroupissant. « Sors de là, je veux te parler. »
« Uh, uh, uh. » Bill sourit un peu, pressant ses doigts contre son visage. « Toi viens ici. »
Tom lui sourit un peu en retour. « Tu me fais venir là aprés toi? »
« S'il te plait? »
Sans hésitation, Tom glissa en dessous de la table et s'installa à côté de Bill. Il lui montra la poupée et Bill la prit avec reconnaissance, serrant la poupée contre son torse.
« Mmm » murmura Bill contre le corps de la poupée. « T-tu me l'as rammenée, me-merci. »
« Bill? »
Bill regarda Tom, et leurs yeux se rencontrèrent. Putain, pensa Tom. Jamais pensé que je te reverrais un jour.
« Je suis désolé » dit doucement Bill. « Je ne sais pas ce qui s'est passé. »
« Essaye de t'en rappeler. »
« Oh... » Bill mordit ses lèvres, clignant des yeux. « Hier soir? Je voulais... Ou je ne voulais pas. Plus jamais. » Il se pencha en avant, caressant les cheveux de la poupée. « C'était devenu plutôt mauvais. Je voulais dégager d'ici. Pas juste d'ici, pourtant... Je voulais juste me détacher de tout. Alors j'ai essayer de sauter. Ça n'a pas marché. »
Le ton de Bill était normal. La manière dont il parlait n'était pas comme ça avait toujours sonné aux oreilles de Tom. Il n'y avait pas de tremblement dans sa voix, il n'y avait aucun balbutiement ou timidité?
Il était juste un gamin normal, confus et fatigué. Tom pouvait le remarquait, et cela faisait se tordre encore plus son coeur pour Bill.
« Quand je suis allé à la fenêtre et sentit la brise, ça m'a fait peur. Putain ça avait tellement l'air réel, rien de tel ici. Je ne suis pas sorti depuis un an. Alors j'ai sentit le vent et j'ai craqué. J'ai voulu sauter, je voulais que ça me blesse, je voulais quelque chose de réel » dit faiblement Bill. « Je voulais mourir. Je ne sais pas. Je... J'existe depuis si longtemps. Je ne veux pas exister, je veux vivre putain. Je ne peux pas faire ça ici. Alors mourir semblait même mieux. »
« Non » répondit Tom.
« Tu sais ce que je veux dire. »
Tom secoua la tête. « J'ai compris, je... ça aurait été stupide cependant. »
« Je ne sais pas ce qu'il y a d'autre pour moi » dit instinctivement Bill.
Tom prit la main de Bill et se pencha, embrassant ses lèvres. Bill fut surpris et il s'éloigna un peu, mais ensuite il posa une main derrière le cou de Tom, l'embrassant en retour, complètement.
Un souvenir de la nuit précédente flasha dans l'esprit de Tom. Il se souvenait s'être jeté en avant, ses doigts effleurant le jean de Bill. Ça avait presque été trop tard, et Bill tombait presque de la fenêtre. Par pure adrénaline, Tom avait bondi et attrapé le bras de Bill. Il avait poussé le garçon à l'intérieur et Bill avait accroché ses ongles à la fenêtre, essayant de se libérer de l'emprise de Tom. Les événements étaient si clairs dans l'esprit de Tom, et il embrassa Bill plus fougueusement, ne voulant pas le laisser.
« Tu m'as poussé à l'intérieur » chuchota Bill quand leurs lèvres se séparèrent brièvement. « Tu l'as fait... Je ne serais revenu pour personne d'autre. »
Tom fronça les sourcils. « Putain, ne me refais plus jamais peur comme ça. »
« Es-tu énervé contre moi? » demanda faiblement Bill, les yeux gros.
« Je ne sais pas » répondit honnêtement Tom. « Je ne sais pas. Je ne veux juste plus te quitter. »
« Ne le fais pas » répondit Bill d'une petite voix. « Parce que quand tu pars, je pars. »
Tom soupira. Il se souvenait de plus. Après avoir ramené Bill à l'intérieur, Bill avait commencé à crier, se débattre dans les bras de Tom. Tom n'avait pas pu le maintenir immobile, n'avait pas pu le calmer. Ensuite une alarme stridente avait retenti et un trio d'infirmières étaient entrées, avaient injecté quelque chose dans le bras de Bill, et l'avaientt emmené.
« Où t'ont-elles emmené ? » Hier soir, ces infirmières » demanda Tom.
Bill se roula en boule et haussa les épaules, se grattant le bras. « Dans une pièce... J'y étais déjà allé quelques fois. C'est juste une pièce blanche, avec un miroir. D’un seul côté cependant, tu sais ? Parce qu'ils veulent te voir. J'y suis resté assis des heures et je me suis endormi. »
« C'est tout? »
« Non. » Bill baissa la tête. « Ensuite un mec est venu me parler quelques heures. Un docteur. Il m'a posé des questions... Puis mon père est entré et le docteur nous a parlé à tous les deux. J'ai dû faire quelques prises de sang après ça. Putain, tout ça était stupide. Comme s'ils avaient besoin d'une raison scientifique pour expliquer pourquoi un gamin comme moi a essayé de se suicider. »
« Oh » fut tout ce que pu dire Tom. Il remarqua que Bill tordait sa poupée autour de ses mains, enroulant ses cheveux autour de ses doigts et tirant sur sa robe. Il était énervé; le lien entre Bill et la poupée avait été cassé, Tom le savait. « Juste une poupée, Bill, juste une poupée » avait dit Bill plus tôt. Tom savait que c'étaient les mots de quelqu'un d'autre, probablement le père de Bill.
« J'avais déjà essayé » dit doucement Bill. « Ça n'a jamais marché, j'avais trop peur. Cette fois, cependant. Cette fois ça allait m-marcher. » Il regarda Tom et sourit un peu. « Et puis tu es venu et tu as tout ruiné. »
Tom enlaça Bill, enroulant étroitement ses bras autour de son corps, enfouissant sa tête dans le cou de Bill. « Partons d'ici » murmura Tom. « Putain, partons d'ici. »
Bill se détacha et fixa Tom, confus. « Quoi? »
« J'ai ma voiture, on peut juste partir. Chez moi, n'importe où » dit Tom, par pur instinct. « Je... Je veux juste t'emmener loin de toute cette merde. »
« V-voiture? »
« Je t'emmènerais quelque part sain et sauf. »
« Non » chuchota Bill. « Je ne v-veux pas. »
« Tu veux rester ici? » demanda Tom, fronçant les sourcils. « Cet endroit te tue. Si tu reste ici plus longtemps, ça va... tu seras... Tu ne peux pas. »
Bill soupira, les yeux dans le vague. « Je n-ne sais pas. Ça va. Je peux supporter- »
« Non » dit Tom. « Je ne peux pas laisser ça t'arriver, plus jamais. »
« Pourquoi tu t'en soucie? » Bill fixait Tom avec des yeux vides, brillants. « Tu ne s-sera pas là encore longtemps, tu peux partir p-pour de bon. Putain pourquoi tu t'en soucie? Je déteste que tu t'en soucie. »
Tom était silencieux depuis quelques instants. Il savait exactement pourquoi il s'en souciait, mais pouvait-il le dire à Bill?
« Le pourquoi n'est pas important » dit finalement Tom. « Je... Je veux juste partir en aventure. »
Les yeux de Bill étincelèrent. « Aventure? »
Tom hocha la tête. « Bien sûr. Tu es avec moi? »
Bill cligna plusieurs fois les yeux. « Mhm... Oui. O-ouais, a-allons-y. »
« Ces médicaments, qu'est ce que c'était? » demanda Tom, fronçant les sourcils.
« Des somnifères... Ils sont supposés m'endormir pendant au moins douze heures » murmura Bill. « Tu sais... alors ils n'ont pas à s'occuper de moi. » Il fronça les sourcils. « Papa l'a suggéré. »
« Quand te les ont-ils donnés? »
« Kaaren m'a vu les avaler à sept heures. Enfin, j'ai prétendu le faire, plutôt. Ils vont probablement jeter un coup d'œil sur moi à huit heures. »
Tom hocha à nouveau la tête, lançant un regard à l'horloge. Il était huit heures moins le quart. Quinze minutes avant la fin du service de Kaaren. « Ok... Ecoute, je vais aller travailler un peu, mais je reviendrais pour toi. Ok? »
Bill hocha la tête. « Promis? »
« Ne va nulle part » dit fermement Tom, prenant le visage de Bill entre ses mains. « Ne va nulle part ou je ne pourrais pas te trouver. »
« Je resterai » murmura Bill.
Tom aida Bill à aller dans son lit et l'embrassa doucement avant de sortir. Il retourna dans la réserve et attrapa le balai et le seau. Il devait faire semblant de travailler, il devait prétendre que tout était normal. Alors qu'il passait lentement le balai dans le couloir, il prit son portable pour voir l'heure qu'il était.
Il y avait un sms de Brigitte.
bébé ou es tu? J'ai essayé de t'appeler toute la journée. Fais le moi savoir. T'aime.'je suis malade' tapa Tom.
'je t'appelle plus tard.'« Tom? »
Tom leva la tête. Kaaren marchait vers lui, son sac à main sur l'épaule.
« Salut » marmonna Tom, enfouissant coupablement son téléphone dans sa poche.
« Je m'en vais » dit-elle brusquement. « Juste besoin de faire une tournée. Comment va ton boulot? »
« Lentement » dit Tom. « Ça va prendre un moment. »
Kaaren hocha la tête. « C'est bon. Tu vas bien? »
« Uh-huh. »
« J'ai remarqué que tu étais venu tout seul. Le tribunal t'a redonné ton permis plus tôt? » demanda Kaaren.
« Oh. » Tom se sentit encore plus coupable. Mentir à Kaaren était d'une certaine façon pire que mentir à sa mère. « Ouais, je... C'est un permis probatoire. »
« Ah » répondit Kaaren. « Bien, c'est bien pour toi. Tu te conduis vraiment bien, Tom. Je suis fière de toi. »
« Merci. » Tom se sentait misérable.
« Ok, bien... A plus. » Kaaren sourit. « Demain, n'est ce pas? »
« Uaip... Bye » Tom tangua un peu et puis baissa la tête, fixant les carreaux du sol. Il entendit Kaaren s'éloigner et puis n'entendit plus rien. L'endroit était silencieux, s'assombrissant.
« Merde » marmonna-t-il.
**
« Oh... »
Bill fixait la voiture de Tom, tremblant. Ils étaient sur le parking de la clinique. Ça n'avait pas été difficile de faire sortir Bill de là – personne n'était de service, et Tom et Bill s‘étaient simplement dirigés vers la sortie.
« C'est bon » dit doucement Tom. « Ça va, je ne vais pas te blesser. »
« Je sais que tu ne le f-feras pas » dit Bill. « Mais... » Ses yeux étaient collés au véhicule. Il commença à trembler encore plus, et Tom posa une main sur son épaule.
« On va aller très, très, très lentement » dit Tom.
« B-bonne chose que j'ai laissé Gabi dans la chambre... Elle n-n'aime pas la voiture. »
Cela avait été dur de faire descendre Bill, encore plus dur de le faire sortir. Le plus dur avait été de lui faire quitter son bébé. Il s'était accroché à elle, s'évadant presque alors que ses yeux devenaient vagues et qu'il commençait à marmonner pour lui. Tom lui avait doucement dit qu'il n'avait pas de siège-bébé pour le bébé, et Bill avait tremblé violemment, quand il avait posé la poupée et fait un pas en arrière.
« Elle ira bien » dit Tom à Bill, le guidant doucement vers la voiture. « Allez. »
« Lentement » murmura Bill, marchant vers le côté passager de la voiture. « Doucement et p-pas d'accident. »
Tom aida Bill à s'assoir sur le siège passager et boucla sa ceinture. Bill tremblait encore, même quand Tom essayait de le rassurer avec des mots doux.
« Prêt? » demanda Tom. Il venait juste de s'assoir sur le siège du conducteur et avait positionné la clef. « Parce que notre premier arrêt est... »
Il regarda Bill. Bill avait déjà enlevé ses chaussures et ses chaussettes, et il avait croisé ses jambes sur son siège, serrant ses genoux contre sa poitrine et courbant ses oreilles contre le coussin du siège.
« Où? » dit Bill d'une petite voix.
Tom se pencha et embrassa Bill, et Bill sourit. « Notre premier arrêt est une surprise. »
Il tourna la clef et mit le contact, et la voiture démarra, faisant tressaillir Bill. Il enlaça encore plus fort ses genoux et ses pieds se courbèrent si fort qu'ils étaient presque blancs comme la neige. Tom se pencha et posa une main sur la jambe de Bill.
« Relax » dit-il doucement. « On va en aventure. »
Bill hocha la tête. « Bien. »
Ils sortirent du parking et quand Tom arriva sur la route, Bill commença à respirer, poussant des petits et courts halètements paniqués.
« Bill. » Tom serra un peu sa jambe. « De profondes inspirations, ça va. »
« Ça va » répéta Bill.
« Parce que là où nous allons... » Tom sourit et prit un virage, et entra dans un parking. « Tu ferais mieux d'avoir faim. »
Bill scruta l'endroit derrière ses genoux et cligna des yeux. Il était muet depuis quelques instants alors qu'un sourire apparaissait lentement sur son visage. « M-McDonald's? »
Tom hocha fièrement la tête. « Tu en veux? »
« Oh, putain oui » gémit Bill, les yeux écarquillés. « J'avais oublié... Oh, merde. Pas d'argent. »
« Je paierai » dit Tom. « C'est pour moi. »
Il roula jusqu'au McDrive et ouvrit la fenêtre. Bill se cacha à nouveau derrière ses genoux.
« Qu'est ce que tu veux? » demanda Tom.
« Frites » dit Bill. « Plein, plein de frites. Et un g-gros gobelet de Coca. Et des n-nuggets de poulet. »
Tom commanda à manger pour eux et avança jusqu'à la fenêtre où l'ont recevait la nourriture. Bill se cacha derrière ses genoux tout du long, et montra le bout de son nez seulement une fois que l'odeur des frites embauma la voiture.
« Oh, miam » Bill soupira. « Tout ce que j'ai eu d-depuis un an est... tu sais... la merde qu'ils f-font là bas. » Il prit la plus petite bouchée de frite possible. « Oh, bon dieu » il soupira de contentement. « Merci, Tom. »
Tom avait un Big Mac dans une de ses mains alors qu'il revenait sur la route. « De rien » dit-il, rougissant.
« Quel est notre prochaine arrêt? » Bill ne se cachait plus derrière ses genoux. Il était plus relaxé, mangeant avec plaisir.
« Ma maison » dit Tom.
« Est ce qu'il y a quelqu'un chez toi? »
« Non. »
« Tu vis seul? »
« Non » dit Tom. « Mes parents sont de sortie. »
Bill se contenta d'hocher la tête, sirotant son Coca. Tom commença à s'inquiéter; peut-être que ses parents avaient dû rentrer, même s'ils avaient dit être absents toute la nuit. Alors il aurait des problèmes pas seulement pour avoir kidnapper un patient dans une clinique psychiatrique, mais pour avoir conduit sans permis.
« Merde » marmonna Tom alors qu'il rentrait dans sa rue. Il roula lentemment, essayant de voir s'il y avait des lumières dans sa maison. Il y faisait complétement noir, et il n'y avait pas de voiture dans l'allée.
« Qu'est ce qu'il y a? »
« Rien. » Tom sourit et gara sa voiture devant sa maison. « On y est. »
« Cest ça? » Bill tendit son cou et regarda la maison, plissant les yeux. « Allons-y. »
« Et bien, non, on retourne à la clinique maintenant » dit Tom. « Je voulais juste te montrer ma maison. »
Le visage de Bill s'assombrit. « Oh. »
« Je plaisante » dit rapidement Tom. Il sortit la clef et sourit. « Bill, allez, c'était une blague. »
« Oh » dit à nouveau Bill, timidement. « Désolé. »
« Allez » dit doucement Tom. « Allons-y. »
Bill s'extirpa de la voiture, tenant fermement son petit paquet de frites. Tom le regarda attentivement; c'était comme si le carton de frites avait pris la place de la poupée.
« Bill? »
« J-j'arrive » dit Bill.
« La visite commence ici » dit noblement Tom, ouvrant la porte de sa maison. « Ma cuisine. »
Bill avait l'air perdu. Il regardait tout avec de gros yeux, comme s'il n'avait jamais vu de telles choses avant. Il toucha la table, les rideaux, la cuisinière, les murs, si légèrement. Tom supposa que tout lui était un peu étranger; la cuisine était pleine de couleurs, il faisait chaud et c'était simple et cosy. Bill avait seulement vu des murs ternes, stériles depuis un an.
« C'est sympa » murmura Bill. « Quoi d'autre? »
Tom prit le bras de Bill et le guida vers une autre pièce. « Salon » dit-il. « Grand écran. Gordon... Mon beau-père... il l'a acheté avec une prime il y a quelques années. Il y a une Playstation et une Gamecube et des trucs. »
Bill sourit et s'avança, s'installant sur le gros et moelleux canapé. Il disparaissait presque sous les épais coussins. « J'aime bien » dit-il.
Tom était debout à coté du canapé, nerveux. Il n'avait aucune idée de ce qu'il était en train de faire. Pourquoi avait-il amené Bill chez lui?
« Quelque chose d'autre? » demanda Bill.
Tom haussa une épaule. « Ma chambre... »
« Je peux voir? »
« Um. » Tom sentit sa nuque chauffer. « Ouais, bien sûr. C'est rien, cependant. »
« Je veux v-voir. » dit fermement Bill.
« Ok » acquiesça Tom. Il se sentait timide, encore plus nerveux que quand il avait amené Brigitte dans sa chambre pour la première fois. Mais ce n'était pas pareil, pas du tout.
Ça signifiait plus pour Tom.
Il les mena à l'étage dans sa chambre, allumant les lumières sur leur chemin. Bill traînait silencieusement derrière Tom, se tordant les doigts et croisant les bras étroitement, tressaillant à chaque fois qu'une nouvelle lumière s'allumait. Quand Tom alluma la lampe de sa chambre, il haussa les épaules.
« Je dors ici » dit-il simplement.
Bill entra lentement, regardant tout autour de lui. Il alla vers le bureau de Tom et étudia les quelques photos qu'il y avait dessus. « Je le connais. »
« Qui? »
« Andi. Andréas. » Bill pointa une des photos. « Enfin. Connaissais. »
Tom eut un grand sourire. « C'est un mec bien, comment tu le connais? »
« On est allés à l'école ensemble, y'a des années... » Bill toucha la photo et puis prit un model d'avion. « J'en ai eu. »
« Ouais, moi et mon père... mon vrai père... On avait l'habitude d'en faire » dit Tom. « Avant qu'il parte. »
« J'avais ça, aussi » dit Bill, prenant une paire de vieux crampons de foot qui pendaient en dessous de la chaise de bureau de Tom. « J'y jouais... pas très bien. » Il laissa échapper un petit rire.
« Moi non plus. »
« Oh » murmura Bill. Il posa les crampons et l'avion et alla de l'autre côté de la chambre vers la chaine HI-FI de Tom. « Musique. Bon dieu, la musique me manque. »
« Tu n'as pas le droit d'écouter de la musique? » demanda Tom, les yeux écarquillés. Comment avait-il pu ne pas le remarquer? »
« Non » dit Bill. « J'ai demandé à Papa de m‘en ammener, mais il ne l'a jamais fait. La musique est... était. C'était ma vie. »
« J’aime vraiment ça aussi. Je joue un peu » dit Tom, pointant du doigt une guitare dans un coin de sa chambre. « Je fais juste n'importe quoi, vraiment. Je fais du bruit, pas de la musique. »
« Je parie que tu es bon. »
« Nan » répliqua Tom, rougissant.
Bill sourit et fit un pas vers Tom. Il se mit face à lui et plaça son front contre l'épaule de Tom. Tom se tendit, et puis il posa une main sur le bras de Bill et appuya sa tête contre celle de Bill. Bill tremblait encore.
« Tu vas bien? » demanda doucement Tom.
« Ouais. Ouais, je me s-sens bien » dit Bill. « Avec toi. »
« Ça ne fait pas peur d'être dehors? »
« Putain, ouais, ça fait peur. » Bill se recula , fronçant les sourcils. « Mais je ne pouvais pas rester là bas pour toujours. »
« Je suis désolé que tu doive y retourner, » dit faiblement Tom.
Les yeux de Bill s'assombrirent et il fixa le sol, haussant une épaule. « Je sais, c'est bon. »
Bill avait l'air malheureux, debout dans la chambre de Tom, regardant toutes les choses qui y étaient. Ses cheveux noirs pendaient mollement et il y avait des traces de maquillage en dessous de ses yeux. Tom était si habitué à le voir en pyjama que le fait que Bill porte un jean et un tee-shirt était bizarre pour lui. Il avait l'air petit, pas à sa place. Il avait l'air fatigué.
« Bill? »
Bill s'assit sur le lit, les bras croisés. « Je pensais que je ne te verrais plus jamais après hier soir. »
« J'ai pensé la même chose » dit doucement Tom.
« J'ai paniqué » dit Bill. « Quand je l'ai réalisé... Quand j'ai réalisé ce que mourir voulait réellement dire. Mais tu étais là. »
« J'ai toujours voulu l'être » lui dit Tom, s'asseyant à coté de Bill sur le lit. « Quand tu pense à quelque chose comme sauter, souviens toi, je suis là. Je ne te laisserai pas. »
Bill sourit un peu. « Tu sais que tu es le seul. »
Il se pencha et embrassa légèrement la mâchoire de Tom. Tom sentit un frisson le parcourir et il toucha le bras de Bill, s'agrippant à lui et connectant leurs lèvres dans un profond baiser. Dans la chambre de Tom ils n'avaient pas à surveiller les infirmières, ou les autres patients, ou Kaaren. Ils étaient juste tous les deux et Tom embrassa Bill comme il en avait envie, comme il en avait envie depuis un moment.
Bill soupira un peu et se pencha en arrière, autorisant Tom à l'allonger contre le matelas. Leurs lèvres se déconnectèrent un court moment pour que Tom puisse se positionner sur Bill.
Il avait souvent rêvé de ça ; être sur Bill, appuyant doucement son poids contre le garçon aux cheveux noirs. Bill bougeait en dessous de lui, fluidement, comme il l'avait imaginé.
Tom glissa ses mains juste en dessous du tee-shirt de Bill, touchant son ventre, sentant la chaleur de sa peau. Bill sentait si bon et si propre, Tom continua de le sentir, en voulant plus. Le goût de Bill était aussi délicieux, et Tom continua de lécher les lèvres de Bill, l'embrassant avidement.
Les courbes fines de Bill étaient parfaites sous Tom. Il enfouit sa tête dans le cou de Bill et glissa sur ses côtes, les massant et les caressant comme il le voulait depuis si longtemps. Bill fit un petit et court bruit d'appréciation et appuya ses doigts contre le dos de Tom, le poussant encore plus contre son corps.
Ils retirèrent leur tee-shirt, se fixant tous les deux. Bill fit courir une de ses mains le long du torse bronzé et légèrement musclé de Tom. Sa peau pâle contrastait fortement avec celle plus bronzée de Tom.
« On peut arrêter » dit nerveusement Tom. « On peut... Si c'est trop. »
« Ne le fais pas » dit Bill. « Arrête d'être si attentionné avec moi, ne le fais pas. »
« Je n'ai jamais... avec un mec avant. »
« Moi non plus. »
Il se sourirent timidement, les doigts entrecroisés. L'instant était silencieux, timide, mais Tom ne pouvait ignorer son sexe dur dans son jean. C'était presque douloureux, et il bougea un peu, grimaçant. Bill s'était recouché sur le dos.
Tom grimpa sur lui, s'asseyant à califourchon sur lui. Il regarda le torse plein de cicatrices de Bill, son ventre et ses bras. Où il y avait un jour eut des plaies ouvertes, il y avait maintenant des petits traits roses, décorant le corps de Bill. Tom se pencha et en embrassa une, une sombre cicatrice juste à côté d'un téton de Bill. Il laissa sa langue lécher la chaire dure et rose et Bill gémit, posant ses mains dans les cheveux de Tom.
« Plus » le pressa Bill.
Tom eut un petit sourire en coin et lécha le téton plus fort, le taquinant entre ses dents. Bill gémit doucement en réponse, tirant sur les dreads de Tom et remontant ses genoux.
« Plus? » demanda Tom.
Bill hocha la tête. Tom descendit le long du corps de Bill, se stoppant devant son ventre. Il pressa son visage contre, respirant l'odeur de Bill. Alors que Tom inhalait la peau douce de Bill, il se tendit. « Plus? » demanda encore Tom.
« Je veux plus » chuchota Bill.
Tom s'assit et plaça un doigt sur la boucle de la ceinture de Bill. Bill le regardait, les yeux noirs et les paupières lourdes. Tom n'avait jamais pensé qu'il serait ici, dans sa chambre, avec Bill, loin de tout le monde. Et là il était sur le point de le déshabiller. Les doigts de Tom tremblaient d'envie, d'attente, mais il se figea et observa Bill.
Bill bougea sa main le long de son ventre et la déboucla lentement, ses yeux ne quittant jamais ceux de Tom. Tom attrapa les poignets de Bill alors qu'il ouvrait la fermeture éclair de son jean.
« Oh » marmonna Tom. Bill hocha la tête, et Tom passa ses doigts en dessous du jean de Bill. Il le fit glisser le long des hanches de Bill et Bill se cambra, gémissant doucement alors que le jean descendait le long de ses jambes pour ensuite se détacher de lui. Il était en boxer noir devant Tom, fin et harmonieux. Il y avait une bosse dans son boxer. Tom sentit sa bouche devenir sèche. Il était sûr de le vouloir, mais pouvait-il le faire?
« Toi » dit Bill. « A toi maintenant. »
Tom le regarda bêtement, mais ensuite il comprit ce que Bill voulait dire. « Oh » dit-il encore. Il se pencha en arrière et défit sa ceinture, et enleva son jean. Bill laissa échapper un petit rire quand Tom se rassit sur le lit en boxer. Tom rougit violemment, son sexe était si dur que son boxer le contenait difficilement.
Bill glissa ses doigts en dessous de son propre boxer et le poussa un peu, lançant un regard timide à Tom. Tom se contenta d'abord de le regarder, et puis il prit une profonde inspiration et tapa la main de Bill, l'éloignant. Bill donna un petit coup de bassin alors que Tom lui enlevait son sous-vêtement. Les hanches pâles et anguleuses de Bill apparurent et Tom haleta quand il vit le sexe de Bill. Il était dur, lisse et Tom tira sur le boxer de Bill pour l'enlever entièrement, et le jeta au sol.
Tom enroula maladroitement ses doigts autour du sexe de Bill et Bill siffla entre ses dents. « Non? » dit Tom.
« Oui » soupira Bill. « Oh, oui, oui. »
Tom réalisa qu'il n'avait aucune idée de ce qu'il était en train de faire. Il se raisonna en se disant que puisqu'il avait lui même une bite, ça serait facile de faire du bien à Bill. Il savait comment toucher son propre pénis, comment le caresser juste bien, se faire trembler. Mais il ne savait pas si cela marcherait sur quelqu'un d'autre.
Il serra et Bill couina, fermant les yeux, ses lèvres s'ouvrant dans un lourd gémissement. Tom ne doutait plus. Il caressa Bill de haut en bas, lissant son pénis et appuyant dessus. Bill était si dur dans ses mains, complètement différent du garçon doux avec qui il avait traîné ces dernières semaines. Tom voulait lui faire plaisir de nouvelles manières maintenant.
Il ne pouvait pas ignorer ses propres besoins plus longtemps, cependant. Il ôta ses mains du sexe de Bill et enleva son propre boxer. Bill haleta ; ils étaient tous les deux complètement nus à présent, excités et nus.
« Tom » dit Bill. « S'il te plait – Je veux... »
Tom s'agenouilla devant Bill et Bill prit le sexe de Tom dans ses mains, le regardant attentivement. Tom gémit, glissant une main le long de son dos et se cambrant sous le toucher de Bill. « Tellement bon » murmura Tom. « Ouais. »
Bill sourit et lécha le bout du sexe de Tom. Tom gémit à nouveau, plus fort cette fois, et s'écroula presque. Ça l'avait surpris, la langue de Bill. Bill lécha le pénis de Tom à nouveau, lapant comme un chaton. Et puis il aspira Tom dans sa bouche et Tom cria, tombant en avant sur Bill.
Ils tremblèrent l'un contre l'autre, et Tom se baissa, alignant son corps avec celui de Bill. Leurs sexes se cognèrent et ils gémirent tous les deux. C'était hallucinant. Tom commença à s’écraser sur Bill, lentement, au début.
« Mmm » ronronna Bill, vibrant sous Tom. « C'est si... Oui... »
« Ouais » répondit Tom, baissant sa tête et bougeant ses hanches, allant plus vite. « Oh, bon dieu, oui. »
Ils bougèrent tous les deux, des mouvements désordonnés qui étaient si bons. Bill enroula ses jambes autour de Tom et le serra étroitement, embrassant l'épaule de Tom, gémissant dans l'oreille de Tom. Le sexe de Tom glissa entre les fesses de Bill et ils gémirent. C'était humide, ils étaient brûlants et suants d'excitation.
Tom trouva la bouche de Bill et l'embrassa violemment, le pressant contre le matelas. Il n'avait pas ressentit d'élan sexuel comme ça depuis des lustres. Il voulait dévorer Bill, l'avaler en entier et ensuite recommencer pour en avoir plus.
« Han » marmonna Bill, glissant et mordant la lèvre inférieur de Tom. « Putain, putain, putain. »
« Plus fort » répondit Tom, et ils accélérèrent leur rythme, glissant l'un contre l'autre presque douloureusement. Il y avait une telle chaleur entre eux, un tel frottement, Tom avait besoin d’apaiser la douleur, et de la provoquer à nouveau.
Il bougea ses hanches, faisant traîner son sexe entre les fesses de Bill et Bill serra ses jambes ensemble, créant une pression pour Tom. Tom haleta et jouit violemment sur les fesses de Bill, sur ses boules et entre elles. Bill respira difficilement et embrassa Tom, pressant leurs corps ensemble, étalant le liquide chaud et ondulant contre Tom.
Tom se pencha sur Bill, donnant un coup de bassin, et coinçant le sexe de Bill entre leurs ventres. Bill laissa échapper un lourd gémissement et ensuite il jouit, lui aussi, en trois coups, éjaculant sous Tom, agrippant ses épaules.
Tom embrassa fougueusement Bill, ne roulant pas de sur lui, ne bougeant même pas. Il avait perdu sa respiration là, sur Bill.
La tête de Bill roula sur le côté, et il laissa échapper un long et profond soupir. « Oh, merde » murmura-t-il, fermant ses yeux. « Je n'avais pas fait ça depuis si longtemps. »
« Moi non plus » dit honnêtement Tom. Il ne l'avait réellement pas fait, être juste sur Bill était la partie de sexe la plus intense et existante qu'il n'avait jamais eu, et ce n'était même pas du sexe. Il laissa échapper un gémissement de satisfaction et enroula ses bras autour de l'autre garçon. « Putain, tellement bon. »
Bill cligna plusieurs fois des yeux, fixant Tom. « Merci de m'avoir sortit. »
Tom secoua sa tête. « Je le devais, ne me remercie pas. »
« La ferme » dit doucement Bill. « Merci. »
« Merci » répéta Tom.
Bill hocha la tête et embrassa la mâchoire de Tom. « Putain, c'était tellement bon. »
« Et maintenant? » demanda Tom.
Bill soupira. « Je suis fatigué... Tellement fatigué, et je me sens si bien. »
Tom remarqua que Bill n'avait pas bégayé ou eut un trou de mémoire depuis un long moment. Il toucha la grande cicatrice de Bill sur son front et fronça les sourcils. « Pourquoi dois-tu rester là bas? Tu es parfait, tu es... »
« Parce que je suis fou. »
« Tu ne l'es pas » dit Tom. « Regarde toi, tu es bien. »
Bill soupira à nouveau. « Tu ne le sais pas. »
Tom caressa le bras de Bill et hocha la tête. « Je pense que je vois plus de choses que les autres gens quand elles te concernent. »
Bill se contenta de poser sa tête contre l'épaule de Tom et bailla. « Alors tu es un peu fou, toi aussi. »
Tom sentit le corps entier de Bill se relâcher et sa respiration devint lourde. Il s'était endormi sous Tom, dans un sommeil reposant et lourd. Tom sourit un peu et partit de sur Bill, observant son long et pâle corps. Bill était parfait, Tom ne pouvait penser autrement.
« Tu dors? » chuchota Tom. Bill soupira un peu et bougea, se blottissant contre Tom. « Bien. »
Tom s'installa et observa le plafond. Il y avait une petite fissure dedans, elle avait toujours été là. Un trait en plein milieu. C'était pareil avec la plupart des choses; elles étaient toujours un peu cassées.
Il embrassa le front de Bill, même s'il y avait une petite fissure dessus. « Putain, je t'aime » murmura Tom.
Il tomba dans un léger sommeil. Il ne remarqua même pas que son portable vibrait et que sur l'écran, le nom de Kaaren s’affichait.